Sous la pression judiciaire et associative, Anne Hidalgo a dû lever une partie du voile sur ses dépenses. Ces révélations sur ses notes de frais relancent le débat sur l’exemplarité des élus et la transparence dans l’utilisation des fonds publics.
Selon Mediapart et l’association Transparence citoyenne, la maire de Paris a dépensé 84.200 € en vêtements de luxe entre 2020 et 2024. Deux robes Dior à 6.320 € et un manteau Burberry à 3.067 € figurent parmi les achats mis au jour. Par ailleurs, 125.000 € ont été consacrés à des voyages officiels, dont deux déplacements à New York : 10.034 € en 2022 et 9.810 € en 2023. Ces montants, révélés sous contrainte judiciaire, soulèvent des interrogations sur l’adéquation entre ces frais et la situation budgétaire de la capitale, dont la dette atteint 12 milliards d’euros.
Une indignation partagée sur les ondes
Sur RMC, le syndicaliste Bruno Poncet a ironisé : « C’est une sainte-femme inattaquable… mais elle a peut-être un peu disjoncté sur ses frais », dénonçant une maire « absente de Paris ». L’animateur Olivier Truchot a estimé que « si elle privilégie ses ambitions internationales, elle devrait démissionner », appelant à un examen rigoureux des dépenses publiques. Antoine Diers a averti que ces révélations risquaient de « faire un mal terrible à la classe politique », en alimentant le « tous pourris » et en ternissant l’image de nombreux élus locaux.
La mairie riposte et contre-attaque
Le cabinet d’Anne Hidalgo affirme que toutes les dépenses sont encadrées, déclarées et liées à sa fonction de représentation internationale, rejetant toute comparaison avec des achats privés. La mairie a aussi attaqué son opposante Rachida Dati, rappelant des polémiques sur des bijoux non déclarés. Elle accuse en outre Transparence citoyenne d’être financée par le milliardaire Pierre-Édouard Stérin et proche de l’extrême droite, accusation que l’association nie fermement, affirmant enquêter également sur des maires d’autres sensibilités politiques.
Un débat qui dépasse la personne d’Hidalgo
Cette affaire met en lumière la fragilité de la confiance entre citoyens et élus. Elle relance la question d’une transparence totale des frais de représentation pour éviter toute suspicion d’abus. Dans un contexte d’endettement record et de tensions sur le pouvoir d’achat, les dépenses de la maire apparaissent d’autant plus scrutées et contestées, et pourraient peser sur ses ambitions internationales, notamment sa candidature au Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU.