Les 13 accusés – 11 hommes et deux femmes, âgés de 26 à 66 ans – ont prétendument prévu d’attaquer Macron pendant la cérémonie de commémoration de l’armistice de la Première Guerre mondiale en 2018. Ils sont accusés d’avoir conspiré en vue de commettre un acte terroriste.
En citant des preuves recueillies en ligne à partir d’appels téléphoniques et de réunions surveillés, le ministère public affirme que les 13 terroristes ont également prévu de tuer des migrants et d’attaquer des mosquées.
Ils ont été présentés comme des membres des Barjols (fous), un groupe nationaliste d’extrême droite et anti-immigration formé sur Facebook en 2017 qui tenait des réunions secrètes.
Une avocate de la défense, Lucile Collot, a déclaré que le dossier de l’accusation était basé « sur la fiction qu’un acte violent allait se produire », qualifiant l’accusation d’acte terroriste planifié de « déplacée ».
Comme aucun des complots présumés n’a jamais eu lieu, les procureurs ont revu à la baisse certains des chefs d’accusation initiaux au cours de leur enquête de quatre ans.
Quatre ans d’enquête
Cette enquête a débuté en 2018, lorsque les services de renseignement intérieur français ont reçu un tuyau concernant un militant d’extrême droite basé dans les Alpes françaises.
Jean-Pierre Bouyer aurait planifié d’attaquer Macron lors de la cérémonie de commémoration de l’armistice en novembre de la même année.
Bouyer a été arrêté le 6 novembre avec trois autres personnes soupçonnées de liens avec l’extrême droite dans la région de la Moselle, dans l’est de la France.
La fouille de la voiture de Bouyer a permis de découvrir un couteau de type commando et un gilet militaire. Ils ont découvert des armes à feu et des munitions à son domicile.
Dans des publications sur Facebook, Bouyer avait appelé ses partisans à « éliminer ceux qui vous veulent du mal » et avait qualifié Macron de « petit dictateur hystérique ».
Pendant sa détention, Bouyer a déclaré à la police qu’il avait voulu tuer Macron et a laissé entendre que l’un de ses coaccusés avait espéré aborder le président lors d’une rencontre et le poignarder avec un couteau en céramique – bien qu’il ait déclaré plus tard que ces remarques n’étaient que des paroles.
Par la suite, la police a arrêté d’autres membres du groupe Barjols, dont son chef présumé, Denis Collinet, qui est un partisan de la théorie suprématiste du « grand remplacement », selon laquelle la population française blanche et catholique serait remplacée par des immigrants non blancs.
Des projets pour perturber la France
Lors de leurs réunions, les membres de Barjols auraient planifié de faire exploser des mosquées et de tuer Macron, ainsi que de kidnapper des membres du parlement et de renverser le gouvernement.
Pendant certaines réunions, les membres du groupe terroriste ont effectué des exercices de tir et se sont entraînés aux techniques de premier secours.
Les juges d’instruction qui ont remis leurs conclusions au tribunal ont déclaré qu’il était « un fait établi » que les plans du groupe « visaient entièrement à perturber gravement l’ordre public par l’intimidation et la terreur ».
Selon les avocats de la défense, toute personne ayant des opinions dissidentes du gouvernement – même extrêmes – passera effectivement à l’acte lors d’un attentat ou d’un assassinat. Le jugement doit se dérouler jusqu’au 3 février.