Lors d’une interview sur RTL, Édouard Philippe a présenté les grandes lignes de sa vision économique pour 2027.
Remettant en cause les 35 heures, il défend une revalorisation du travail, un allongement des temps d’activité et une approche réaliste face au financement de la protection sociale. Dans son dernier ouvrage Le prix de nos mensonges, Édouard Philippe martèle une idée simple mais tranchante : la France ne peut plus continuer à se voiler la face sur ses défis économiques. Au micro de RTL, le candidat Horizons à l’élection présidentielle de 2027 a déclaré sans détour : « Les 35 heures ont été une très mauvaise idée ». S’il n’est pas favorable à un retour autoritaire aux 39 heures, il plaide néanmoins pour un assouplissement du cadre horaire et un encouragement à travailler plus longtemps.
Pour lui, la clé est d’offrir davantage de liberté aux Français : « Il faut leur laisser le soin de s’organiser pour ça ». Dans sa vision, les entreprises pourraient conclure des accords adaptés, permettant des horaires rallongés par périodes, notamment avant l’âge de 30 ans, quand l’énergie et les ambitions professionnelles sont à leur comble. « Travailler plus pour gagner plus » revient ainsi au cœur de sa rhétorique, mais dans une version modernisée et plus souple.
Un discours de vérité contre les illusions collectives
L’ancien Premier ministre ne cache pas son intention de bousculer le confort du discours politique actuel. « On arrivera à rien si on se raconte des histoires », prévient-il, pointant la tentation française de se rassurer à coups de slogans déconnectés de la réalité. Dans son analyse, les Français doivent admettre que la prospérité collective passe par l’effort individuel, à rebours de la croyance selon laquelle on pourrait vivre mieux en travaillant moins.
Ce propos lucide, mais potentiellement impopulaire, il l’assume : « Ce n’est pas agréable, ce n’est pas populaire, mais c’est vrai ». Il trace ainsi un clivage assumé avec les approches qu’il juge démagogiques, qu’elles viennent de la gauche ou de l’extrême droite.
Retraites et dépendance : le défi démographique en ligne de mire
S’appuyant sur un diagnostic clair, Édouard Philippe place la réforme des retraites au centre de sa réflexion sur la puissance de la France. *« Le système est à bout de souffle », dit-il, car les générations du baby-boom arrivent à la retraite et vivent de plus en plus longtemps. Or, le déséquilibre entre le nombre de cotisants et le nombre de retraités devient insoutenable.
Il note que la charge de la protection sociale repose encore massivement sur le travail, un choix qu’il juge déséquilibré et destructeur pour l’économie. « Ces conséquences sont violentes et brutales », insiste-t-il, évoquant la fragilité croissante du modèle actuel.
Mais il va plus loin : la question de la dépendance dans les vingt prochaines années s’annonce explosive. « Une vague de retraités de plus de 85 ans va nous obliger à repenser notre accompagnement sanitaire, social et financier », affirme-t-il. Pour y parvenir, il faudra d’abord réformer le financement des retraites, faute de quoi, aucune autre réforme ne sera soutenable.
Une ligne libérale assumée, une stratégie électorale claire
En résumant les enjeux à « quelques problèmes, pas 60 », Édouard Philippe esquisse une campagne présidentielle centrée sur l’efficacité, le réalisme économique et la responsabilité collective. Son objectif : mobiliser une base électorale modérée et attachée à la vérité, même lorsqu’elle dérange. En refusant de « jouer le Père Fouettard », tout en défendant une rigueur assumée, il se positionne comme l’alternative sérieuse face aux promesses faciles.