L’ancien Premier ministre Edouard Philippe, longtemps perçu comme une figure rassurante du paysage politique français, voit sa cote de popularité vaciller.
Un récent sondage commenté dans l’émission On marche sur la tête de Cyril Hanouna relance le débat sur son avenir politique à l’approche de la présidentielle 2027. Selon une enquête réalisée pour Public Sénat, Edouard Philippe tombe à la troisième place dans les intentions favorables, ex-aequo avec le sénateur LR Bruno Retailleau. Tous deux recueillent 33 % d’opinions favorables, un recul notable pour l’ex-chef du gouvernement qui était encore en tête en mai dernier.
Ce léger déclin s’explique notamment par la montée fulgurante du duo RN Jordan Bardella et Marine Le Pen, qui dominent désormais le classement avec 36 % d’opinions favorables chacun. Leur progression s’inscrit dans un contexte de polarisation croissante du débat public, dans lequel les figures de la droite souverainiste captent une part de plus en plus large des soutiens.
Le scepticisme de Cyril Hanouna et de ses chroniqueurs
Invité à commenter ce sondage, Cyril Hanouna n’a pas caché son agacement face à l’idée d’un “effet Edouard Philippe” évoqué par l’éditorialiste politique Olivier Dartigolles. « Non, non, non », a-t-il lancé en direct, avec une mimique dubitative, traduisant un net rejet de cette hypothèse.
Valérie Bénaïm, fidèle chroniqueuse de l’émission, a renforcé cette position : selon elle, la popularité d’Edouard Philippe est en déclin depuis plusieurs mois, et cette tendance ne serait pas simplement liée à la montée du RN, mais à une forme d’essoufflement politique. Une analyse partagée par plusieurs autres voix autour de la table.
Une popularité “silencieuse” en perte d’élan ?
Depuis son départ de Matignon, Edouard Philippe a cultivé une posture de réserve, entre gestion locale au Havre et construction patiente de son mouvement Horizons. Cette stratégie, longtemps perçue comme une force, pourrait désormais lui nuire dans une période où l’opinion semble privilégier des profils plus clivants ou plus visibles.
L’homme à la barbe blanche, souvent décrit comme sérieux et rassurant, ne parvient plus à incarner une dynamique nationale claire, notamment face à des personnalités plus affirmées dans les médias ou les réseaux sociaux.
2027 : un paysage politique en pleine reconfiguration
À deux ans de la présidentielle, le match reste très ouvert, mais les signaux sont clairs : le RN s’impose progressivement comme le bloc dominant à droite, et le centre peine à mobiliser autour de figures modérées. Edouard Philippe, longtemps considéré comme le dauphin possible d’Emmanuel Macron, devra faire plus que capitaliser sur sa réputation d’ancien Premier ministre.
Il lui faudra proposer une vision forte et clivante, capable de répondre à une opinion en quête de rupture plus que de continuité.