Une affaire tragique et complexe refait surface : celle d’Édith Scaravetti, condamnée pour le meurtre de son compagnon après des années de violences conjugales. Un documentaire inédit sur RMC BFM Play revient sur ce drame qui continue de diviser l’opinion publique.
En 2014, à Toulouse, Édith Scaravetti, 27 ans, vit un quotidien marqué par la peur et les humiliations. Selon ses propres déclarations, Laurent Baca, son compagnon et père de ses trois enfants, la menaçait régulièrement avec une arme, la séquestrait et la violentait. L’homme, connu pour sa consommation d’alcool, de cannabis et de cocaïne, aurait vu son comportement s’assombrir après leur emménagement commun.
La nuit du drame, une énième dispute éclate. Laurent Baca aurait une fois de plus pointé son revolver sur Édith. Dans un geste désespéré, elle retourne l’arme contre lui et tire. Paniquée, elle cache le corps de son compagnon dans du béton au grenier, un acte qui retardera de trois mois les soupçons des enquêteurs.
Des soupçons qui grandissent
L’absence prolongée de Laurent alerte son père, qui contacte Édith. Elle évoque d’abord un prétendu “go fast”, expliquant qu’il serait parti pour plusieurs jours. Mais l’odeur suspecte dans la maison et les incohérences finissent par éveiller les doutes. Lors d’une fouille, les policiers découvrent le corps. Édith, effondrée, avoue : « Je suis un monstre, j’ai retourné l’arme et j’ai tiré. »
Un premier procès empreint de compassion
En 2018, la Cour d’assises de Haute-Garonne retient la thèse de l’accident sur fond de violences conjugales. Elle est condamnée à trois ans de prison seulement, une peine largement saluée par les associations féministes, qui y voient une reconnaissance du calvaire vécu par de nombreuses femmes battues.
Le choc de l’appel et une peine alourdie
Mais le parquet fait appel, estimant qu’un homicide volontaire ne peut être qualifié d’accident. En 2019, la peine grimpe à dix ans de prison, un verdict qui stupéfie ses avocats et ravive le débat public. Pour ses défenseurs, le second procès aurait minimisé les violences subies, tandis que pour d’autres, il s’agissait de rappeler la gravité d’un meurtre.
Un documentaire qui ravive les débats
Le nouveau documentaire diffusé sur RMC BFM Play explore ces contradictions : victime de violences conjugales ou meurtrière délibérée ? Témoignages, archives et interventions d’experts montrent combien cette affaire interroge la justice sur la prise en compte des violences faites aux femmes et sur la frontière ténue entre légitime défense, accident et homicide.