Deux adolescentes portées disparues sans explication depuis près de deux semaines. Aucun bagage, aucun message, aucun signe de vie. Le mystère s’épaissit, l’angoisse gagne les familles, et les autorités basculent d’une fugue présumée à une possible affaire bien plus grave. Le temps, désormais, est compté.
Dans la nuit du 25 au 26 juin, Sofia, 15 ans, et Djouliana, 16 ans, se volatilisent sans prévenir de leurs domiciles respectifs, quelque part entre la Loire-Atlantique et la Vendée. Amies proches, toutes deux collégiennes, elles auraient quitté leur foyer sans argent, sans valise, et dans le cas de Sofia, sans même son téléphone portable.
Au début, les enquêteurs envisagent une fugue, hypothèse fréquente lorsqu’il s’agit d’adolescentes, comme le rappelle La Dépêche. Mais très vite, les proches se heurtent à une absence totale de nouvelles. Aucune lettre d’explication, aucun appel, aucun signe. Et surtout : aucun moyen de survivre par elles-mêmes aussi longtemps.
Une dispute familiale qui précède la disparition
Le père de Djouliana rapporte un fait marquant : alors qu’ils étaient en vacances au Croisic, il confisque le téléphone de sa fille après une dispute. Quelques heures plus tard, elle aurait disparu dans la nuit. Sofia, restée chez elle, aurait été entraînée à son tour, probablement par solidarité ou par inquiétude.
Mais les deux jeunes filles n’ont laissé aucune trace exploitable : pas de contact avec leurs amis, aucun mouvement bancaire, et une seule borne téléphonique identifiée. Rapidement, les familles comprennent que quelque chose cloche. Elles insistent : ce n’est pas un simple coup de tête.
L’enquête bascule vers une disparition inquiétante
Le 1er juillet, soit six jours après la disparition, le parquet de Nantes requalifie l’affaire en “disparition inquiétante”. Ce tournant marque un changement de posture des forces de l’ordre, désormais alertées par le caractère inhabituel et prolongé de l’absence.
C’est notamment le père de Sofia qui pousse à ce revirement. « Ma fille, sans son téléphone, c’est inimaginable ! », confie-t-il à Ouest France. Pour lui, cela ne fait aucun doute : quelque chose de grave s’est produit.
Une cité redoutée au cœur de l’alerte
La dernière localisation du téléphone de Sofia mène les enquêteurs à la cité du Sillon de Bretagne, située à Saint-Herblain, en périphérie nantaise. Un quartier dense de plus de 3 500 habitants, tristement célèbre pour ses trafics, violences, et cas isolés de proxénétisme.
C’est précisément là que la trace numérique des adolescentes disparaît, sans aucun indice supplémentaire. Certaines rumeurs affirment qu’elles auraient été vues dans une boîte de nuit ou un bowling, mais rien ne permet de confirmer cette version.
« Ce sont des rumeurs infondées », réagit Sylvain, le père de Sofia, qui appelle à la prudence face aux spéculations et à la douleur des familles en quête de réponses.
Un appel bouleversant d’un père désemparé
Pour garder espoir, Sylvain choisit de s’adresser directement à sa fille via un message posté sur les réseaux sociaux. Ses mots, d’une tendresse poignante, révèlent l’ampleur de la détresse parentale face au vide laissé par cette absence incompréhensible.
« Chaque jour sans toi me laisse un vide immense », écrit-il, évoquant les gestes, les regards et la personnalité de Sofia qu’il connaît par cœur. Il la surnomme « Ma Mercredi », clin d’œil à leur complicité, et implore son retour.
L’inquiétude devient terreur
Mais plus les jours passent, plus la peur grandit. Le silence prolongé, l’absence d’indices tangibles, et la dernière localisation dans un quartier à risques éveillent tous les pires scénarios. Les proches commencent à envisager une mauvaise rencontre, un départ sous influence, voire une séquestration.
La police, désormais pleinement mobilisée, en appelle à la vigilance de tous. Toute information, même minime, peut être décisive. Les autorités invitent à composer le 17 immédiatement en cas de témoignage ou de renseignement.
Car chaque heure de silence ajoute à l’angoisse et réduit les chances d’un retour apaisé. L’attente, insupportable, devient le quotidien des familles, suspendues à l’espoir fragile de retrouver leurs filles saines et sauves.