Figure emblématique du paysage audiovisuel français, Daniel Bilalian s’est éteint à l’âge de 78 ans, laissant derrière lui une carrière marquée par le journalisme de terrain, les grands événements sportifs et un professionnalisme salué par ses pairs.
Depuis l’annonce de sa disparition le 15 mai, les hommages se multiplient, tous teintés d’émotion et de reconnaissance pour cet homme qui a marqué plusieurs générations de téléspectateurs.
Journaliste chevronné, Daniel Bilalian a longtemps incarné l’information sur le service public, notamment à travers la présentation des journaux télévisés de 13h et 20h sur Antenne 2, devenue France 2. Il faisait partie de cette génération de journalistes qui imposaient le respect par leur rigueur, leur diction impeccable et leur attachement à la neutralité.
Son style, sobre et efficace, a contribué à forger la crédibilité de l’information télévisée dans les années 1980 et 1990. Mais Daniel Bilalian n’était pas qu’un homme de plateau : il aimait aussi le terrain, les grandes enquêtes, et le contact direct avec l’actualité.
Une fin de vie marquée par la discrétion
Invité sur le plateau de CNews, Gérard Holtz, grand ami du journaliste, a livré un témoignage poignant. “Je l’ai appelé hier soir, très tard… Il ne pouvait même plus tenir son téléphone tellement il était en stade terminal”, a-t-il confié, la voix tremblante. Bien que les circonstances précises de son décès n’aient pas été officiellement communiquées, il aurait succombé à une maladie longue et éprouvante.
Holtz a également salué “un mec formidable, un ami et un grand patron”, un homme passionné de politique, toujours curieux, toujours informé, même affaibli.
Le patron des sports à contre-emploi… mais avec brio
En 2004, Daniel Bilalian est nommé à la tête de la rédaction des sports de France Télévisions, une décision qui surprend à l’époque : le sport n’était pas son domaine de prédilection. Et pourtant, il s’y investit pleinement. Sous sa direction, le service des sports conserve les droits de diffusion des plus grands événements, des Jeux Olympiques aux Tournois des Six Nations.
“Ce n’était pas son truc, mais il s’est transformé en grand négociateur,” a expliqué Gérard Holtz. Une mue remarquable, qui lui vaudra le respect de toute une profession. Il quittera ce poste en 2016, après les JO de Rio, qu’il avait lui-même désignés comme ses “derniers Jeux”.
Des obsèques empreintes d’émotion
Ses obsèques ont rassemblé de nombreuses personnalités du monde des médias et du sport, venues lui rendre un dernier hommage. Sa femme et sa fille, unies dans la douleur, étaient au premier rang pour recevoir les témoignages d’affection d’anciens collègues comme Jean-Claude Narcy, Patrick Poivre d’Arvor ou Pascal Praud.
Laurent Luyat, sur les réseaux sociaux, a salué “12 ans à la tête des sports, beaucoup de souvenirs et de moments épiques.” Quant à Patrick Chêne, il a rendu hommage à “son élégance et son humour très british”, soulignant le lien particulier qui les unissait à l’époque où ils présentaient respectivement les éditions de 13h et 20h.