Le 10 avril, une joggeuse disparaît sans laisser de trace, bouleversant une région toute entière. Malgré des recherches intenses mobilisant des moyens exceptionnels, le mystère demeure.
La France retient son souffle, suspendue à une enquête qui peine à avancer et à une population désormais sollicitée pour faire émerger la vérité.
Ce jour-là, Agathe Hilairet part courir comme à son habitude, mais ne revient jamais. La jeune femme, passionnée de sport et familière des sentiers boisés autour de Vivonne, disparaît entre deux lieux-dits à Voulon, à une dizaine de kilomètres de chez ses parents. Son téléphone cesse de borner dans l’après-midi, signe inquiétant qui marque le début d’une traque sans relâche orchestrée par les forces de l’ordre.
Pendant plusieurs jours, plus de 100 gendarmes sont mobilisés, appuyés par des moyens aériens, aquatiques et cynophiles. Drones, plongeurs, hélicoptère thermique : rien n’est laissé au hasard. Pourtant, aucun élément tangible ne permet d’éclaircir ce qui s’est passé ce 10 avril. Le silence qui entoure cette disparition ne fait qu’amplifier l’angoisse.
L’ouverture d’une information judiciaire
Le 14 avril, le parquet de Poitiers ouvre une information judiciaire pour « enlèvement et séquestration ». Cette qualification grave vient confirmer ce que beaucoup redoutaient déjà : la thèse de l’accident semble écartée au profit d’un acte criminel. Ce changement permet aux enquêteurs de bénéficier de leviers plus puissants pour explorer toutes les pistes possibles.
Mais le 17 avril, les recherches physiques sur le terrain sont interrompues. À défaut d’indices concrets, les enquêteurs misent désormais sur une autre stratégie : une enquête plus ciblée, plus discrète, mais tout aussi déterminée. Cette bascule dans les méthodes d’investigation marque un tournant dans l’affaire.
Une enquête qui change de visage
Les gendarmes choisissent désormais d’interroger la population locale. Loin des grands moyens spectaculaires, les enquêteurs distribuent désormais des questionnaires aux randonneurs, cyclistes ou simples promeneurs dans les environs de Voulon. Des questions précises sont posées : habitudes de fréquentation, trajets, heures de passage…
L’objectif est clair : reconstituer minutieusement les allées et venues du jour de la disparition pour détecter une anomalie. Ce travail de fourmi pourrait, à terme, faire surgir un témoignage oublié, une coïncidence révélatrice, un visage ou un véhicule croisé par hasard.
Une stratégie qui suscite des doutes à Vivonne
Dans la commune de Vivonne, l’émotion reste vive et l’espoir se mêle à l’incompréhension. Interrogé par RTL, le maire ne cache pas sa frustration : « Ils ont fait leurs recherches, hélicoptères, tout, avec les chiens, avec des drones, mais ils n’ont rien trouvé. Et aujourd’hui, il n’y a plus rien de tout ça. » Son désarroi reflète celui d’une communauté suspendue à une affaire qui heurte de plein fouet son sentiment de sécurité.
L’absence d’Agathe Hilairet est un vide palpable dans la ville. Personne ne comprend comment une jeune femme sportive, prudente et bien connue de la région, a pu s’évaporer en pleine journée, sans témoin, sans trace, sans bruit. Les interrogations se multiplient, mais les réponses manquent toujours.
Un territoire en alerte, une famille dans l’attente
Plus de deux semaines après les faits, aucun rebondissement majeur n’a permis de relancer l’enquête. Les autorités comptent désormais sur la mobilisation citoyenne pour faire émerger des indices nouveaux. Chaque détail, aussi insignifiant soit-il, peut s’avérer crucial.
La famille d’Agathe, elle, vit dans l’attente douloureuse d’un signe, d’une avancée, d’un espoir. Leur douleur est partagée par tout un territoire, solidaire et profondément marqué par cette disparition. La France entière suit cette affaire, espérant qu’en dépit du silence, la vérité finira par surgir des bois de Vivonne.