Au cœur d’une vive polémique médiatique et politique, Sarah Knafo, eurodéputée Reconquête!, s’en est prise frontalement ce vendredi à Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions.
Sur RMC et RMC Story, elle a dénoncé une « radicalisation » de la dirigeante du service public après ses propos qualifiant CNews de « chaîne d’extrême droite ». Invitée des Grandes Gueules, Sarah Knafo a estimé que les déclarations de Mme Ernotte trahissaient une perte de neutralité inacceptable :
« J’observe une forme de radicalisation de Delphine Ernotte depuis qu’elle a obtenu son troisième mandat. Je trouve ça absolument choquant. »
Elle a ajouté que la présidente de France Télévisions ferait mieux de « s’occuper de ses journalistes militants, qui complotent avec le PS dans des cafés parisiens, plutôt que d’insulter les millions de Français qui regardent CNews ». Une référence directe à l’« affaire Legrand-Cohen », une vidéo controversée montrant deux journalistes publics en discussion avec des responsables socialistes.
Contexte tendu entre médias publics et privés
Ces tensions interviennent alors que les relations entre l’audiovisuel public et les chaînes privées du groupe Bolloré (CNews, Europe 1, JDD) se sont envenimées ces dernières semaines. Delphine Ernotte et Sibyle Veil (Radio France) avaient accusé la « galaxie Bolloré » de mener une campagne de dénigrement contre l’audiovisuel public. En retour, Arnaud Lagardère et CNews ont dénoncé des « attaques excessives » et des tentatives de détourner l’attention des débats sur l’impartialité du service public.
Knafo plaide pour une privatisation totale
Pour Sarah Knafo, la solution passe par une privatisation complète :
« Il faut privatiser tout le service public. Les gens achèteront parce que ça les intéressera. Et l’État va gagner de l’argent par la vente. Je fais plus confiance au privé pour la pluralité des opinions qu’au service public. »
PUBLICITÉ:
Elle a également questionné la pertinence des dépenses publiques :
« Quand on manque de tout en termes de santé, est-ce que c’est le rôle de l’État de payer pour Fort Boyard, Patrick Cohen ou Élise Lucet ? »
Une réforme de l’audiovisuel déjà sur la table
Depuis la suppression de la redevance audiovisuelle en 2022, France Télévisions et Radio France sont financés par une fraction de la TVA, un système provisoire qui doit être révisé d’ici fin 2024. Parallèlement, la ministre de la Culture Rachida Dati prépare un projet de réforme visant à regrouper France Télévisions, Radio France et l’INA sous une holding commune, France Médias — une perspective rejetée par Delphine Ernotte, qui insiste sur la nécessité de garantir l’indépendance du service public.
Un débat relancé sur le rôle de l’audiovisuel public
Ces échanges illustrent un clivage croissant sur l’avenir de l’audiovisuel public en France : entre ceux qui jugent ses missions essentielles à la démocratie et ceux qui estiment qu’il est devenu un acteur partisan financé par des fonds publics. L’intervention de Sarah Knafo relance un débat sensible, à la croisée des enjeux budgétaires, politiques et culturels, à l’approche d’échéances électorales cruciales.