L’évasion en camping-car est-elle en train de perdre sa liberté légendaire ? En Grèce, terre d’histoire et de paysages sublimes, une nouvelle loi vient bouleverser les habitudes des voyageurs nomades. L’heure est venue de repenser le road trip autrement — sous peine d’amendes salées.
Depuis mai 2025, les camping-cars, fourgons aménagés et caravanes ne peuvent plus stationner librement en dehors de zones dédiées. Autrement dit, finis les arrêts spontanés en bord de mer, dans les forêts, près des ruines antiques ou le long des plages idylliques. Même sans sortir une table ou une chaise, le simple fait d’être garé dans un lieu interdit peut coûter 300 euros d’amende. Que ce soit pour quelques minutes ou pour toute la nuit, la tolérance est désormais quasi nulle.
Une tolérance minime… réservée aux locaux
Un unique assouplissement subsiste : il reste possible de stationner jusqu’à 24 heures dans des zones résidentielles, mais cette mesure concerne avant tout les résidents grecs. Les touristes sont désormais sommés de s’en tenir aux campings officiels ou aux aires d’accueil autorisées, souvent bondées en été et parfois éloignées des spots les plus prisés.
La liberté autrefois associée au vanlife prend donc un sérieux coup de frein, au grand dam des amateurs de voyages improvisés et de nuits au clair de lune.
Une décision qui fait polémique
La Grèce, pays concerné par cette loi, voit sa réputation d’accueil menacée. Le texte réglementaire, tombé sans concertation ni préavis, a déclenché une véritable onde de choc chez les voyageurs et les professionnels du tourisme indépendant.
Une pétition, portée par des loueurs grecs de vans et de camping-cars, a déjà rassemblé plus de 16 000 signatures, dénonçant une mesure jugée “anti-baroudeurs”. Selon eux, ce durcissement viserait à favoriser le tourisme organisé au détriment des itinérants autonomes, en poussant vers les structures hôtelières ou les complexes balnéaires sous licence.
La fédération grecque ELAT, représentant les camping-caristes, tente de négocier des assouplissements. Si quelques ajustements sont évoqués, aucune modification officielle n’a encore été publiée. Pour l’heure, la loi reste en vigueur, et les contrôles se multiplient.
Comment voyager en Grèce sans risquer l’amende ?
Malgré ce contexte, il reste possible de profiter de la Grèce en camping-car, mais cela demande désormais plus de planification. Voici quelques conseils pratiques :
Réservez vos emplacements à l’avance, surtout en haute saison et si vous arrivez en ferry (depuis l’Italie par exemple).
PUBLICITÉ:Ciblez les régions bien dotées en infrastructures, comme le Péloponnèse, la Chalcidique ou certaines zones de Macédoine.
Anticipez des solutions alternatives : aires privées, accueils chez l’habitant, réseaux d’agriculteurs ou de fermes agrotouristiques qui tolèrent les haltes nocturnes.
Évitez absolument les zones côtières protégées, les abords de sites archéologiques ou les parcs naturels : les contrôles y sont systématiques.
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La fin d’une époque ?
Cette nouvelle réglementation grecque illustre une tendance de fond en Europe : les tensions croissantes entre tourisme mobile et préservation des espaces naturels. En Grèce, l’impact environnemental du stationnement sauvage et les plaintes locales ont visiblement pesé dans la balance.
Mais pour les amoureux de la route, le voyage ne s’arrête pas — il s’adapte. La fin du camping sauvage ne signifie pas la fin de l’aventure : elle oblige simplement à réconcilier liberté et responsabilité.