Dans un sursaut politique spectaculaire, la démission de Sébastien Lecornu creuse un fossé désormais béant entre la Macronie et ses alliés. Tandis que Bruno Retailleau brandit la carte de la défiance, la scène politique française vacille entre accusations, critiques et tentatives de sortie de crise.

Sébastien Lecornu, nommé Premier ministre le 9 septembre 2025, n’aura survécu que 27 jours à Matignon, établissant un record d’instabilité au sein de la Cinquième République.
Moins de 24 heures après la publication de sa nouvelle équipe ministérielle, il présente sa démission, aussitôt acceptée par le président de la République.
La rapidité de ce basculement politique — seulement 836 minutes entre nomination et retrait — a déconcerté l’opinion publique et les observateurs avertis.
Retailleau : « Je ne me sens pas responsable »
Bruno Retailleau, patron des Républicains et ministre de l’Intérieur sortant, se positionne désormais en opposition franche à la démarche de Lecornu. Sur TF1, il n’hésite pas : « Je ne peux pas m’engager dans un gouvernement où on ne me dit pas tout ».
Il reproche au Premier ministre sortant de lui avoir caché certaines nominations, notamment celle de Bruno Le Maire au ministère des Armées :
« Jamais, il ne m’a dit … Il m’a caché la nomination… Il y a un problème de confiance », affirme Retailleau.
Dans sa bouche, l’aveu transparaît clairement : il ne consent pas à porter la responsabilité d’un projet qu’il ne maîtrise pas intégralement. PUBLICITÉ:
Une crise macronienne sans issue immédiate

Le fiasco gouvernemental met Emmanuel Macron face à trois possibles issues : nommer un nouveau Premier ministre, dissoudre l’Assemblée nationale ou envisager sa propre sortie.
Les partis d’opposition ne se font pas prier : à droite comme à gauche, pressions et radicalisations s’intensifient. Le Rassemblement national réclame des élections anticipées, tandis que La France insoumise appelle à la constitution d’une force alternative.
La chute de Lecornu survient dans un contexte déjà fragilisé par une Assemblée nationale éclatée, sans majorité claire, où chaque scrutin devient un champ de mines politique.
Le poids des critiques et des trahisons ressenties
La composition du gouvernement — largement perçue comme une reprise des mêmes profils que sous Bayrou — a été vertement critiquée, y compris par les Républicains eux-mêmes.
Retailleau, en particular coup de griffe, évoque un sentiment de trahison :
« Il m’a caché … »
Son ton est celui d’un homme choqué, réaffirmant qu’il ne saurait cautionner un exécutif dans lequel la transparence n’était pas la règle. PUBLICITÉ:
Une incertitude politique totale
Avec la démission instantanée de Lecornu, la France plonge dans un vide gouvernemental inédit. Les ministres nommés sont désormais en charge des affaires courantes, sans réelle marge de manœuvre politique.
Chez les Républicains, Retailleau organise d’ores et déjà une réunion d’urgence pour décider d’un cap.
Tandis que les partis de gauche avancent vers un dialogue consolidé, d’aucuns voient dans cette crise la fin de l’ère Macron.
À la croisée des chemins
La démission spectaculaire de Sébastien Lecornu marque une rupture profonde : la fragilité institutionnelle jusqu’ici camouflée est désormais exposée au grand jour.
Retailleau, désigné hier pour gouverner, se soustrait aujourd’hui à cette responsabilité, exigeant transparence et cohérence.










