Depuis quatre ans, l’affaire Jubillar captive la France. Ce procès, ouvert à Albi, ravive un drame survenu en décembre 2020 : la disparition de Delphine, infirmière de 33 ans.

Son mari, Cédric Jubillar, principal suspect, comparait aujourd’hui devant la cour d’assises du Tarn pour un dossier où les certitudes manquent et les tensions demeurent vives.
Le 15 décembre 2020, Delphine Jubillar disparaît en pleine nuit à Cagnac-les-Mines, dans le Tarn. Mère de deux enfants, elle était en instance de divorce et entretenait une relation avec un autre homme rencontré sur Internet. Son mari, Cédric, plaquiste, est le dernier à l’avoir vue vivante. Très vite, les enquêteurs le placent au cœur du dossier. Il nie toute implication, mais de multiples éléments troublants jalonnent l’enquête : tensions dans le couple, disputes, jalousie et climat de séparation difficile.
Un procès sous haute tension à Albi

Aujourd’hui âgé de 37 ans, Cédric Jubillar encourt jusqu’à trente ans de réclusion criminelle. Devant les jurés, la défense insiste sur l’absence de preuve matérielle : aucune trace ADN, aucune scène de crime avérée, aucun aveu. Les avocats dénoncent des approximations dans la procédure et appellent à la prudence : « On ne condamne pas les gens sur des intuitions », a rappelé l’un d’eux. Pour eux, le dossier repose sur des “ressentis” et non sur une démonstration judiciaire solide.
Un couple à bout de souffle

Selon plusieurs témoignages, Delphine voulait refaire sa vie avec Donat-Jean, un quadragénaire rencontré sur Gleeden, site de rencontres extraconjugales. Sous le pseudonyme Delf81000, elle échangeait avec cet homme, présenté comme attentionné et bienveillant. Leurs conversations, révélées par la presse, traduisent un attachement sincère. Mais Cédric aurait découvert une photo de sa femme, en tenue intime, envoyée à son amant, et aurait, selon certains proches, “explosé de rage”. Ce cliché est considéré par les enquêteurs comme un possible déclencheur du passage à l’acte, bien que rien ne permette de confirmer cette hypothèse.
Une enquête longue et semée d’incertitudes
Malgré des mois de recherches, le corps de Delphine n’a jamais été retrouvé. L’absence de preuve tangible nourrit autant le doute que la suspicion. Les gendarmes misent sur ce qu’ils appellent “la reine des preuves” : les éléments scientifiques, les téléphones portables, les messages échangés, et les témoignages recueillis dans l’entourage du couple. Mais les contradictions sont nombreuses et le mystère reste entier.









