Le dimanche 20 avril restera gravé dans les mémoires des fidèles comme l’ultime apparition du pape François.
Affaibli mais digne, il a offert un dernier message au monde, depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre. Quelques heures plus tard, le souverain pontife s’éteignait, laissant derrière lui un héritage spirituel et politique majeur.
Un dernier message comme un testament
C’est dans une émotion palpable que le pape François s’est adressé à la foule réunie sur la place Saint-Pierre, ce dimanche de Pâques. Installé dans son fauteuil roulant, la voix claire malgré la fatigue, il a délivré un discours urbi et orbi teinté de gravité et de convictions profondes. « Que le principe d’humanité ne soit jamais abandonné, car il est la clé de voûte de notre action quotidienne », a-t-il lancé, en évoquant les conflits déchirant la planète, de Gaza à l’Ukraine.
Ce message, désormais perçu comme un adieu anticipé, résonne comme un appel à la paix, à la justice et à la compassion, valeurs qui ont marqué son pontificat depuis 2013. Quelques heures plus tard, dans la nuit du lundi de Pâques, François s’éteignait à l’âge de 88 ans, après plusieurs semaines de déclin physique qui n’avaient en rien entamé sa détermination à se tenir aux côtés des plus faibles.
Une santé vacillante mais un courage intact
Depuis son hospitalisation en février pour une double pneumonie, les inquiétudes sur la santé du Saint-Père n’avaient cessé de croître. Placé sous surveillance médicale constante, il avait néanmoins repris ses activités, avec une détermination rare, saluant les fidèles depuis la fenêtre de ses appartements ou recevant des chefs d’État. Parmi eux, Charles III, dont la visite avait été incertaine jusqu’au dernier moment, avait finalement pu rencontrer le pape le 9 avril, lors de son voyage officiel en Italie.
Cette entrevue, empreinte de respect et de solennité, prend aujourd’hui une dimension toute particulière, alors que le monde entier rend hommage au chef de l’Église catholique. François, affaibli mais lucide, avait tenu à maintenir ce rendez-vous, preuve de sa fidélité aux devoirs de sa fonction jusqu’au dernier souffle.
Une réaction émue de la Couronne britannique
À l’annonce de son décès, le roi Charles III et la reine Camilla ont immédiatement exprimé leur peine dans un message personnel publié sur les réseaux officiels. « Mon épouse et moi-même sommes très tristes d’apprendre la mort du pape François. Nos cœurs sont lourds, mais apaisés de savoir qu’il a pu transmettre ses vœux de Pâques au monde », écrit le roi dans un hommage empreint d’émotion.
Il poursuit : « On se souviendra du Saint-Père pour sa compassion, son souci constant de l’unité de l’Église et son engagement infatigable envers les causes des croyants et de tous ceux qui œuvrent pour le bien des autres. » Ce témoignage royal reflète l’estime profonde portée au pape François, bien au-delà des frontières du Vatican, et souligne la portée universelle de son message spirituel.
Des rencontres marquantes entre Charles et François
Charles III, qui a rencontré le pape à plusieurs reprises au cours de sa vie publique, évoque dans son message le souvenir affectueux de ces échanges au fil des années, y voyant des moments de respect mutuel et de proximité intellectuelle. La dernière rencontre, organisée quelques jours avant la mort du pape, restera un symbole fort : celui d’un dialogue entre deux figures spirituelles et morales de leur temps.
Ce deuil partagé, entre le Vatican et Buckingham, illustre à quel point le pontificat de François a su dépasser les cadres stricts du religieux pour toucher les consciences mondiales, qu’elles soient catholiques ou non. Sa voix, toujours tournée vers l’humain, a su éveiller l’espoir, rappeler l’urgence de la solidarité, et plaider sans relâche pour la paix.