L’affaire Émile a bouleversé la France entière. La disparition du petit garçon de deux ans et demi, au cœur de l’été 2023 dans le hameau du Haut-Vernet, s’est muée en drame national.
Mois après mois, l’énigme a résisté aux investigations jusqu’à une macabre découverte en mars 2024, relançant une enquête plus que jamais sous tension.
C’est un jour comme un autre, ou presque. Au Haut-Vernet, dans les Alpes de Haute-Provence, la famille Vedovini s’aperçoit que le petit Émile, 2 ans et demi, a disparu sans laisser de traces. L’enfant, décrit comme débrouillard et curieux, aurait-il échappé à la vigilance des adultes pour s’aventurer dans la nature environnante ? Très vite, une opération de recherche de grande ampleur se met en place : gendarmes, drones, hélicoptères, mais aussi les habitants du hameau qui connaissent chaque sentier comme leur poche. Une solidarité exceptionnelle s’organise, sans qu’aucune piste ne mène à l’enfant.
Des mois d’attente et une découverte funeste
Malgré les efforts intenses, les jours se succèdent et l’affaire semble s’enliser, laissant place au silence et aux rumeurs. Ce n’est que le 30 mars 2024, alors que le pays se prépare aux célébrations de Pâques, qu’une randonneuse fait une découverte sinistre : un crâne et des ossements sur un chemin isolé. L’analyse ADN ne laisse aucune place au doute : il s’agit bien d’Émile. Une onde de choc traverse la France. La douleur des proches s’accompagne d’un regain d’attention médiatique et judiciaire. L’enquête, jusque-là en veille, reprend avec une intensité nouvelle.
Une famille dans le viseur des enquêteurs
Dans les jours qui suivent, les soupçons se resserrent autour de la sphère familiale. Les enquêteurs procèdent à des perquisitions et à des gardes à vue ciblées, notamment chez les grands-parents maternels d’Émile, ainsi que deux de leurs enfants. Tous sont placés en garde à vue pour « homicide volontaire » et « recel de cadavre ». Une jardinière est saisie à proximité de la chapelle du village, ainsi qu’un véhicule et une remorque. L’étau semble se resserrer.
Mais après 48 heures, les Vedovini sont relâchés. Aucune charge ne leur est finalement notifiée. Pour autant, l’étau judiciaire ne se desserre pas totalement, et la suspicion reste palpable.
Une révélation glaçante : un corps déplacé
Le 27 mars, Jean-Luc Blachon, procureur de la République d’Aix-en-Provence, fait des révélations troublantes qui changent la lecture du dossier. Il indique que les ossements ont été déposés « peu de temps avant leur découverte ». Les résultats des expertises anatomiques montrent par ailleurs que « le corps de l’enfant ne s’est pas décomposé dans ses vêtements », ce qui signifie qu’il a été déplacé, et sans doute caché ailleurs pendant plusieurs mois.
Plus grave encore, le crâne d’Émile présente des « stigmates évocateurs d’un traumatisme facial violent ». Autant d’éléments qui orientent désormais les investigations vers la thèse d’un acte criminel, avec l’intervention probable d’un tiers, voire d’un proche. L’affaire prend alors une nouvelle tournure, bien plus sombre qu’une simple disparition accidentelle.
La date de la découverte des ossements – le 30 mars, veille du dimanche de Pâques – interpelle les enquêteurs comme les observateurs de l’affaire. Ce moment n’a rien d’anodin : les proches d’Émile sont de fervents catholiques, et Pâques, fête de la résurrection, peut avoir une symbolique forte pour qui chercherait à “adoucir” un crime par un geste de pseudo-réparation. Cette coïncidence fait naître une hypothèse glaçante : le meurtrier pourrait être un intime du cercle familial, voire un membre lui-même, animé d’une logique tordue de réconfort spirituel.