Le monde du sport est en deuil après la disparition tragique de Laura Dahlmeier. L’ancienne reine du biathlon, reconvertie dans l’alpinisme, a perdu la vie lundi dans une zone à haut risque du Karakoram. Son corps, resté inaccessible, ne pourra probablement jamais être rapatrié, selon les secours.
Le drame s’est produit lundi 29 juillet 2025, alors que Laura Dahlmeier tentait l’ascension du pic Laila au Pakistan. Cette montagne élancée, nichée dans la chaîne du Karakoram, culmine à un peu plus de 6 000 mètres. L’ex-championne olympique allemande y évoluait en cordée avec une partenaire, lorsque la chute de pierres a frappé sans prévenir, l’atteignant mortellement à environ 5 700 mètres d’altitude.
« Elle est décédée sur le coup », a indiqué son agence Nine&One, évoquant une scène d’une violence extrême. Sa partenaire, indemne mais choquée, a tenté en vain de lui porter secours pendant de longues heures, avant d’alerter les secours et de se replier prudemment vers le camp de base. Aucun signe de vie n’a été constaté.
Des conditions de sauvetage jugées trop périlleuses
Les secours pakistanais, appuyés par un hélicoptère militaire, ont repéré le corps de la sportive dès mardi matin. Mais les chutes de pierres incessantes et la configuration du terrain ont rendu toute tentative de récupération impossible, selon le communiqué de l’agence. Les équipes présentes sur place ont dû se résoudre à interrompre les recherches. La zone est trop dangereuse, même pour les professionnels aguerris.
La décision de ne pas insister a été confortée par un élément poignant : Laura Dahlmeier avait laissé des consignes claires en cas d’accident. Elle refusait que quiconque mette sa vie en péril pour tenter de la secourir ou de rapatrier son corps. « Elle avait exprimé clairement et par écrit cette volonté », ont précisé ses proches.
Une figure d’exception du biathlon
À seulement 31 ans, Laura Dahlmeier laisse une empreinte immense dans l’histoire du biathlon. Athlète ultra-précoce, elle avait dominé les Mondiaux de Hochfilzen en 2017 avec cinq médailles d’or et une d’argent. Son apogée est survenue aux Jeux olympiques d’hiver de Pyeongchang en 2018, où elle avait décroché l’or en sprint et en poursuite, ainsi qu’une médaille de bronze sur l’individuel.
À la surprise générale, elle avait mis fin à sa carrière à seulement 25 ans, en 2019, estimant avoir accompli tout ce qu’elle souhaitait dans son sport. Elle s’était alors orientée vers la montagne, sa passion première, devenant guide certifiée de ski et de haute montagne. Une reconversion discrète mais exigeante, à l’image de la sportive rigoureuse qu’elle avait toujours été.
Une passion assumée… jusqu’au bout
Laura Dahlmeier n’était pas une aventurière inconsciente. Elle préparait ses expéditions avec minutie et avait déjà gravi plusieurs sommets emblématiques du Karakoram. Elle se trouvait au Pakistan depuis fin juin, où elle avait récemment réussi l’ascension de la Grande Tour Trango, l’un des défis les plus redoutés du massif.
Mais cette fois, la montagne a eu le dernier mot. Malgré son expérience, ses compétences, et les mesures de sécurité mises en place, elle n’a pas pu éviter le destin qui l’attendait dans la verticalité du pic Laila.
Un dernier hommage
Le monde du sport, et plus particulièrement celui du biathlon, a réagi avec émotion à la nouvelle. De nombreux messages d’hommage ont été publiés sur les réseaux sociaux, saluant « une athlète hors norme, une femme intègre et passionnée ». Les organisateurs de la Coupe du monde ont annoncé qu’un hommage officiel serait rendu lors de la première étape hivernale 2025-2026.
Laura Dahlmeier laisse derrière elle une carrière fulgurante, une passion intacte pour les sommets, et l’image d’une femme libre, fidèle à elle-même jusqu’au bout.