Dans un contexte politique saturé de tensions, David Lisnard hausse le ton contre Emmanuel Macron. Pour le maire de Cannes, la légitimité présidentielle est désormais caduque.
Il plaide pour un renouvellement anticipé du pouvoir exécutif, assorti d’une réorganisation en profondeur des forces de droite. David Lisnard ne mâche pas ses mots : Emmanuel Macron doit quitter l’Élysée. Pour le président de l’Association des maires de France (AMF) et fondateur du mouvement Nouvelle Énergie, l’actuel chef de l’État ne dispose plus ni de cap ni d’autorité. « Nous sommes arrivés au bout du bout d’une façon de gouverner », affirme-t-il, pointant une dérive institutionnelle qui aurait conduit la France à l’impasse. Il exige une réponse claire d’ici quatre mois, réclamant la tenue anticipée d’une nouvelle élection présidentielle.
Une critique acerbe d’un pouvoir jugé à bout de souffle
Aux yeux de Lisnard, la France vit dans une forme de confusion politique permanente. Il parle d’une République engluée dans la « bouillie » des alliances incertaines, sans cap ni majorité claire. Cette instabilité, selon lui, empêche toute réforme ambitieuse, qu’il s’agisse d’économie, de sécurité ou d’éducation. Le constat est cinglant : l’alignement nécessaire entre l’Élysée et l’Assemblée est rompu, et seul un nouveau vote pourrait en restaurer la cohérence.
Une stratégie pour refonder la droite
David Lisnard ne se contente pas de critiquer : il avance un plan. Pour préparer cette éventuelle échéance anticipée, il appelle à une primaire large de la droite et du centre, rassemblant toutes les sensibilités, y compris les plus controversées, comme Sarah Knafo. Le message est clair : la droite ne pourra revenir aux responsabilités que si elle dépasse ses divisions internes. Mais cette ouverture s’accompagne d’une condition stricte : les perdants devront se rallier sans réserve ou se taire.
Une vision d’alternance structurée et assumée
À travers cette proposition, Lisnard ambitionne de replacer la droite dans une dynamique de responsabilité et de clarté. Il refuse les candidatures personnelles lancées dans l’improvisation et plaide pour un processus collectif de légitimation, à travers une primaire encadrée. L’objectif : faire émerger un leadership fort, prêt à gouverner dès 2026 ou avant, si l’Élysée venait à changer de locataire.
Une sortie calculée mais risquée
L’appel de David Lisnard à la démission d’Emmanuel Macron reste marginal dans l’espace politique, mais il alimente un climat de plus en plus instable. Dans un pays marqué par la montée du RN, la fragmentation de la gauche et l’essoufflement du macronisme, ce type de discours pourrait trouver un écho croissant. Reste à savoir si la droite républicaine saura saisir cette main tendue sans se fracturer davantage.