Alors que les cours ont repris et que les enfants retrouvent les bancs de l’école, les données sanitaires indiquent un regain discret mais réel du Covid-19. Les autorités se veulent rassurantes, mais appellent à la vigilance, surtout pour les publics fragiles, à l’approche de l’automne.
Le bulletin hebdomadaire de Santé publique France révèle une augmentation des passages aux urgences liés à des suspicions de Covid-19 entre le 25 et le 31 août. Chez les moins de 15 ans, la hausse atteint 20 %, et chez les 15-74 ans, elle est de 12 %. La semaine précédente, une progression de 18 % avait été observée chez les plus de 75 ans. Toutefois, ces chiffres doivent être relativisés : ils ne représentent que quelques dizaines de passages supplémentaires sur l’ensemble du territoire (48 pour les enfants et 54 pour les adultes de 15 à 74 ans).
Des niveaux très éloignés des grandes vagues
L’épidémiologiste Antoine Flahault rappelle que ces signaux ne sont pas alarmants : « Le niveau d’infection reste très inférieur à celui des grandes vagues de Covid », explique-t-il à Actu.fr. Selon lui, des phénomènes similaires apparaissent ailleurs en Europe, comme au Royaume-Uni, et pourraient annoncer une vague de fin d’été-début d’automne. Mais à ce stade, rien ne laisse penser à un scénario de crise sanitaire majeure.
Le rôle des nouveaux variants
Cette recrudescence pourrait s’expliquer par la circulation de plusieurs sous-variants du SARS-CoV-2. Parmi eux, le NB.1.8.1, surnommé “Nimbus”, intrigue les scientifiques. Ses mutations pourraient augmenter sa transmissibilité et réduire l’efficacité des défenses immunitaires. Des traces croissantes de ce variant ont été détectées dans les eaux usées depuis la fin août, un indicateur supplémentaire d’une reprise de la circulation virale.
Une campagne de vaccination couplée dès octobre
Pour limiter les risques, les autorités lanceront le 14 octobre une nouvelle campagne conjointe contre le Covid-19 et la grippe. C’est la quatrième année consécutive qu’une telle opération est organisée. Les publics à risque — personnes de plus de 65 ans, femmes enceintes, immunodéprimés et patients fragiles — sont particulièrement invités à se faire vacciner. Les experts rappellent que cette double vaccination peut prévenir des formes graves et alléger la pression sur les hôpitaux cet hiver.
Vigilance sans panique
En dépit de cette légère hausse, aucune mesure restrictive ni alerte nationale n’est prévue pour l’instant. Les autorités sanitaires insistent sur l’importance des gestes barrières de base — lavage des mains, aération régulière des lieux clos — et encouragent une surveillance continue. Le message reste clair : rester attentif, mais ne pas céder à la panique. Cette vigilance raisonnée pourrait suffire à contenir ce regain viral à l’orée de la saison froide.