Une gigantesque panne d’électricité a plongé l’Espagne dans la confusion, soulevant inquiétudes politiques et soupçons d’acte malveillant.
Tandis que l’extrême droite pointe du doigt la politique énergétique du gouvernement, Pedro Sánchez monte au créneau pour défendre ses choix et appelle à la prudence dans l’attente des résultats de l’enquête.
Mardi 29 avril, au lendemain de la coupure électrique qui a paralysé une large partie de la péninsule ibérique, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a fermement réfuté toute responsabilité liée à une prétendue insuffisance de production nucléaire. Face aux critiques de l’extrême droite, et notamment du parti Vox, l’homme d’État a tenu à rappeler que « la production nucléaire n’a pas été plus résiliente que les autres sources d’électricité » durant l’incident. Il a fustigé les accusations politiques, les qualifiant de mensongères ou d’ignorantes, et a souligné la nécessité de ne pas instrumentaliser une situation encore floue.
Une coupure massive aux conséquences étendues
Lundi, l’Espagne a connu une panne électrique d’une ampleur rare, affectant plusieurs régions simultanément, perturbant les transports, les hôpitaux et les communications. Si le courant a été rétabli progressivement dans les heures suivantes, le choc provoqué par cette interruption brutale a soulevé de nombreuses interrogations, tant sur la fiabilité du réseau que sur les éventuelles vulnérabilités des infrastructures critiques du pays.
Une enquête judiciaire pour cyber-sabotage
Face à la gravité de l’incident, l’Audience nationale – la plus haute juridiction spécialisée espagnole – a annoncé l’ouverture d’une enquête. Le juge José Luis Calama a lancé une instruction préliminaire pour déterminer si la panne pourrait être le résultat d’un acte intentionnel de sabotage informatique. « Il s’agit d’évaluer si cette interruption constitue un cyber-sabotage contre des infrastructures critiques espagnoles, et si elle pourrait donc être qualifiée de délit terroriste », a précisé la justice dans un communiqué adressé à l’AFP.
Une possible attaque contre les infrastructures stratégiques
Les premiers éléments de l’enquête s’orientent vers l’hypothèse d’un acte malveillant, ce qui suscite une vive inquiétude au sein du gouvernement et des institutions de sécurité nationale. L’Espagne, comme d’autres États européens, redoute de plus en plus les cyberattaques ciblées contre ses systèmes énergétiques et ses réseaux vitaux. En réponse à cette menace, les services de renseignement ont été mobilisés et la coordination avec les partenaires européens intensifiée pour détecter toute trace d’intrusion étrangère.
Alors que le pays tente de comprendre l’origine exacte de cette panne spectaculaire, Pedro Sánchez appelle à la responsabilité collective et à ne pas tomber dans la récupération politique prématurée. Le gouvernement, lui, s’attelle à tirer les leçons de cette alerte électrique, qui pourrait bien être le symptôme d’un enjeu de sécurité plus vaste, à l’heure où les guerres ne sont plus seulement armées, mais aussi numériques.