Moins d’un an après la disparition d’Alain Delon, survenue en août 2024, la guerre d’héritage entre ses enfants ne fait que s’intensifier.
Entre révélations de testaments secrets, rancœurs familiales et estimations revues à la baisse, l’image d’un clan soudé autour du mythe du “Samouraï” semble désormais bien lointaine. Dans un entretien accordé à Paris Match, Alain-Fabien Delon ne cache plus sa lassitude ni son amertume. À l’approche de la naissance de sa fille Romy, fruit de son union avec Laura Bensadoun, le benjamin d’Alain Delon exprime un double deuil : celui de son père, et celui d’une famille désormais éclatée. “La mort de papa nous a divisés encore plus. Je ne porte pas seulement son deuil, mais aussi celui de la famille que nous formions, lui, ma mère, Anouchka et moi.”
Depuis la disparition de l’acteur, rien ne semble avancer, sauf du côté de la société Adid en Suisse – Alain Delon International Distribution – toujours en activité sous la direction exclusive de sa fille Anouchka. Une situation jugée injuste par Alain-Fabien, qui déplore un manque total de transparence.
Un testament “secret” qui ravive les tensions
Le feu couvait déjà, il risque désormais de s’embraser. Dans le livre Les derniers jours du Samouraï, signé Laurence Pieau et François Vignolle (éd. Robert Laffont), les auteurs révèlent l’existence d’un second testament rédigé par Alain Delon. Ce document inédit attribuerait l’exclusivité du droit moral sur son œuvre à Anouchka Delon.
Concrètement, cela signifie que seule Anouchka aurait son mot à dire sur l’exploitation de l’image et du nom d’Alain Delon, que ce soit pour un musée, des projets de biopics, des hommages ou autres représentations posthumes. Un choix paternel qui aurait blessé profondément Anthony Delon : “C’est comme s’il voulait couper tout lien de parenté”, confie son avocate Laurence Bedossa.
Des enjeux financiers bien plus modestes que prévu
Loin des fantasmes autour d’un héritage colossal, la réalité du patrimoine Delon semble bien plus modérée. L’acteur possédait deux appartements en Suisse (Genolier et Genève), deux maisons en France (Douchy et Bourg-la-Reine), ainsi que des parts dans la société Adid, dont Anouchka détient déjà 51 %.
Des experts ont été mandatés pour estimer l’ensemble du patrimoine, mais selon Paris Match, les premiers chiffres sont loin d’atteindre les sommes évoquées dans la presse ces derniers mois. De plus, un redressement fiscal et des droits de succession estimés à 45 % du patrimoine risquent de grignoter davantage le montant final.
À ce jour, aucune succession n’a été officiellement acceptée par les héritiers, tant que le partage n’est pas validé entre les parties… ou leurs avocats respectifs. En attendant, une avance aurait été accordée, mais le domaine de Douchy, où repose désormais Alain Delon, coûte cher à entretenir, et le strict minimum est assuré pour éviter son abandon.
Une répartition qui déçoit… et qui divise
Selon les calculs du magazine, la future répartition du patrimoine pourrait se dessiner ainsi :
Anouchka Delon : environ 15 millions d’euros
Anthony et Alain-Fabien Delon : entre 6 et 7 millions chacun
Des sommes conséquentes, certes, mais bien inférieures aux prétentions initiales. Et surtout, elles viennent avec une fracture familiale désormais publique et profonde. Les tensions, d’abord feutrées, explosent désormais au grand jour, entre ressentiment, incompréhension et blessures non cicatrisées.