Combien coûte un Premier ministre à la République ? Derrière la fonction politique, la question de la rémunération et des privilèges associés revient régulièrement dans le débat public.
Entre salaire aligné sur celui du chef de l’État, résidences multiples, sécurité renforcée et avantages à vie, la fonction concentre autant de responsabilités que de facilités matérielles.
En 2025, le Premier ministre François Bayrou perçoit une rémunération brute mensuelle de 16 038 euros. Elle se décompose en :
un traitement de base de 12 457 euros, indexé sur le point d’indice de la fonction publique ;
PUBLICITÉ:une indemnité de résidence de 374 euros ;
une indemnité de fonction de 3 207 euros.
Le montant net avoisine 12 387 euros par mois, plaçant Matignon au même niveau que l’Élysée. La comparaison européenne montre toutefois un écart : le chancelier allemand touche environ 25 000 euros brut mensuels.
Des avantages matériels étendus
Au-delà du salaire, l’appareil logistique entourant le chef du gouvernement est considérable :
trois résidences de fonction (dont l’Hôtel de Matignon à Paris et le château de Souzy-la-Briche) ;
véhicules avec chauffeur, accès aux avions gouvernementaux et aux hélicoptères ;
PUBLICITÉ:voyages gratuits en première classe SNCF ;
une enveloppe annuelle de 150 000 euros de frais de représentation pour couvrir missions et réceptions officielles.
La sécurité est assurée par une protection policière permanente, reflet de la vulnérabilité de la fonction.
Un « parachute » au départ de Matignon
La fin d’un mandat donne droit à une prime de trois mois de salaire brut (environ 48 000 euros), versée même en cas de passage éclair à Matignon. Elle vise à sécuriser la transition, sauf en cas de reprise d’activité rémunérée dans les trois mois suivant la sortie du gouvernement.
Des privilèges à vie pour les anciens Premiers ministres
Les anciens chefs de gouvernement conservent un statut particulier financé par l’État :
une voiture avec chauffeur à vie ;
un ou deux collaborateurs pris en charge jusqu’à 67 ans ;
PUBLICITÉ:une protection policière permanente ;
le remboursement de certains frais de fonctionnement.
En 2023, la facture annuelle de ces avantages a atteint 1,42 million d’euros, en hausse de 11 % par rapport à l’année précédente. La loi de finances 2025 a reconduit ce dispositif malgré les critiques.
Entre reconnaissance et privilèges contestés
Ces avantages, s’ils traduisent la dignité attachée à la fonction, suscitent des critiques récurrentes sur leur coût pour les finances publiques et leur adéquation avec les exigences de sobriété budgétaire. Les défenseurs de ce système invoquent la continuité de l’État et la protection de ses anciens responsables, tandis que ses opposants dénoncent une rente d’État difficile à justifier.