Déjà fragilisée par plusieurs rappels à l’ordre, la chaîne CNews se retrouve une nouvelle fois sous surveillance renforcée.

Dans une décision récente, l’Arcom a estimé que deux séquences diffusées en 2025 véhiculaient des propos susceptibles d’encourager la discrimination, ravivant le débat sur les limites du débat télévisé et la responsabilité éditoriale.
La chaîne d’information CNews, propriété du groupe Canal+, n’en est pas à sa première confrontation avec le régulateur. L’Arcom a rendu, le 17 décembre 2025, une décision pointant deux séquences jugées problématiques, estimant qu’elles pouvaient encourager des comportements discriminatoires. Un nouvel avertissement sérieux pour une chaîne déjà régulièrement épinglée.
Le précédent C8, une décision historique
Ces rappels s’inscrivent dans un contexte tendu entre le groupe Canal+ et l’Arcom. En 2024, le régulateur avait pris une décision radicale contre Touche pas à mon poste et son animateur vedette Cyril Hanouna, retirant à C8 son autorisation d’émettre sur la TNT. Une sanction inédite, vécue comme une mise à mort de la chaîne, et abondamment dénoncée sur les plateaux de CNews à l’époque.
Une disparition actée de la TNT

La diffusion de C8 sur la TNT a officiellement pris fin le 28 février 2025, en même temps que celle de NRJ12, dont l’autorisation n’avait pas été renouvelée. Un précédent majeur dans l’histoire de l’audiovisuel français, qui alimente aujourd’hui les interrogations sur l’avenir de certaines chaînes confrontées à des rappels répétés à la loi.
Deux séquences au cœur des reproches
Dans sa décision de décembre, l’Arcom cible deux passages précis. Le premier remonte au 29 janvier 2025, lorsque Marie-Hélène Thoraval, maire de Romans-sur-Isère, avait affirmé sur l’antenne que certaines attaques au couteau relèveraient d’un « caractère culturel », évoquant des auteurs non « français de souche » et liés à l’islam. L’absence de réaction de l’animatrice Sonia Mabrouk a été jugée problématique, le régulateur estimant que ces propos constituaient une stigmatisation susceptible d’encourager la discrimination.
Morandini Live également visé

La seconde séquence incriminée date du 20 mars 2025, dans l’émission Morandini Live animée par Jean-Marc Morandini. Ce jour-là, Jordan Florentin, journaliste du média Frontières, avait décrit les personnes immigrées comme des « masses » incapables de s’adapter aux valeurs françaises, évoquant la thèse du « grand remplacement ». Pour l’Arcom, ces propos véhiculent des stéréotypes infamants et généralisants, de nature à encourager des comportements discriminatoires fondés sur l’origine ou la nationalité.
Une chaîne silencieuse face aux critiques
Interrogée par Agence France-Presse, CNews n’a pas souhaité réagir à cette décision. Un silence qui contraste avec les critiques virulentes formulées par la chaîne lors des précédentes sanctions, et qui alimente les spéculations sur d’éventuelles suites disciplinaires.










