À seulement 24 ans, Lauren Wasser a vu sa vie basculer à cause d’un objet du quotidien : un simple tampon hygiénique.
Aujourd’hui, après une première amputation en 2015, le mannequin s’apprête à perdre sa seconde jambe. Un drame personnel qu’elle a transformé en un combat public pour protéger les femmes. En 2015, la carrière prometteuse de Lauren Wasser s’interrompt brutalement. La jeune femme contracte un Syndrome du choc toxique (SCT) particulièrement violent, lié à l’utilisation d’un tampon contenant des fibres synthétiques. La bactérie staphylocoque doré se propage rapidement, causant une infection sévère. Les médecins sont contraints d’amputer sa jambe droite et plusieurs orteils de son pied gauche. Cette issue dramatique ébranle profondément le monde de la mode, où Lauren était pressentie comme une nouvelle égérie.
Un sujet longtemps tu
Le SCT reste un phénomène rare, mais ses conséquences peuvent être irréversibles. Pourtant, ce danger demeure largement ignoré ou minimisé. La mère de Lauren engage une action en justice contre le fabricant Kimberly-Clark Corporation, producteur des tampons Kotex. L’entreprise, de son côté, évoque les mentions de précaution inscrites sur les notices. Face à ce tabou sanitaire, Lauren décide de se montrer, sans cacher sa prothèse, devenant une figure publique de la lutte contre les dangers méconnus des protections hygiéniques.
Une seconde jambe bientôt amputée
Dix ans après la première amputation, la souffrance persiste. Dans un entretien au Washington Post, Lauren révèle que sa jambe gauche, devenue un ulcère chronique sans talon ni orteils, est désormais invivable. Au fil des années, un excès de calcium a entraîné une prolifération osseuse douloureuse. « J’ai dû subir une opération pour retirer ces os, car il m’était impossible de marcher », confie-t-elle. La seule issue désormais : l’amputation totale de sa seconde jambe.
Un combat transformé en engagement politique
Malgré l’épreuve, Lauren Wasser n’a jamais cessé de faire entendre sa voix. Dans les colonnes de Time ou encore InStyle, elle milite activement pour une meilleure transparence sur la composition des tampons. Elle soutient un projet de loi porté par la représentante démocrate Carolyn Maloney, visant à imposer des contrôles scientifiques stricts sur les produits d’hygiène féminine. Si le texte est adopté, les National Institutes of Health devront financer des études indépendantes sur les effets des composants utilisés.