Un nouveau scandale judiciaire ébranle le Tarn : un ancien chef cuisinier, déjà condamné pour détention d’armes et possession d’une corne de rhinocéros, comparaît de nouveau, cette fois pour fraude fiscale et escroquerie aux allocations chômage.

À 56 ans, cet ancien restaurateur du Tarn n’en est pas à son coup d’essai. En 2022, il avait déjà été condamné par le tribunal de Castres à six mois de prison avec sursis pour détention illégale d’armes et possession d’une corne de rhinocéros. L’enquête de l’époque avait révélé des éléments pour le moins troublants : deux armes non déclarées, plus de 27 000 euros en liquide et une corne d’animal protégée, retrouvés dans sa Maserati. Ce premier épisode aurait pu lui servir de leçon. Mais deux ans plus tard, le voilà de nouveau sur le banc des accusés — cette fois pour des faits de fraude bien plus lourds.
Une fraude fiscale bien rodée
Entre 2018 et 2021, le cuisinier, alors à la tête du restaurant La Bibliotéca à Saint-Pierre-de-Trivisy, n’a déclaré aucun impôt sur ses revenus. Selon l’enquête, il retirait les recettes en espèces pour éviter toute trace comptable et se constituer un pécule personnel. Cette manœuvre lui a permis de contourner le fisc pendant trois ans. Résultat : une dette fiscale importante, dont il ne lui reste aujourd’hui que 4 000 euros à rembourser. Ces irrégularités, pourtant flagrantes, ne sont qu’une partie du dossier.

41 827 euros d’allocations chômage perçus indûment
Parallèlement à son activité de restaurateur, l’homme a perçu des allocations chômage de janvier 2019 à mars 2021, pour un montant total de 41 827 euros. Une somme colossale, versée sur la base de fausses déclarations, alors même que son établissement enregistrait un chiffre d’affaires de 278 502 euros sur la même période. À la barre, le prévenu reconnaît les faits tout en minimisant sa responsabilité : “Je reconnais que j’ai fait des erreurs… mais pour nous, ce n’était pas de la fraude. L’argent apparaissait bien quelque part.” Une défense fragile qui n’a pas convaincu le tribunal.
Une épouse mêlée malgré elle

Présente à ses côtés, son épouse, ancienne gérante d’un établissement des Monts de Lacaune, nie toute implication. “Je l’ai découvert au moment du confinement. Maintenant, on fait tout bien”, a-t-elle affirmé à la barre. Selon elle, son mari aurait agi seul, sans la prévenir. Le parquet, toutefois, a requis six mois de prison avec sursis pour lui, et deux pour elle, estimant que la gestion du couple relevait d’une entente tacite.
Une défense qui plaide la maladresse, pas la malhonnêteté
L’avocate du couple a tenté de tempérer : “Il n’y a pas d’éléments matériels de blanchiment d’argent”, a-t-elle plaidé, soulignant que ses clients avaient déjà commencé à rembourser leurs dettes. Elle a insisté sur la volonté du couple de repartir à zéro : installés en Auvergne, ils travaillent désormais dans un hôtel-restaurant — lui comme cuisinier, elle comme serveuse. “J’assume mes torts, je continue de travailler pour payer ce que je dois”, a conclu le chef, visiblement résigné.










