Depuis plusieurs mois, une rumeur persistante inquiète les Français : l’Union européenne aurait prévu d’interdire le chauffage au bois.

Si cette crainte a semé le doute et nourri les débats, la réalité est plus nuancée. Les nouvelles réglementations européennes visent non pas à bannir le bois, mais à encadrer davantage ses usages. Un sondage réalisé par HASE, fabricant allemand de poêles et chaudières, a révélé que la majorité des Français redoutent une interdiction pure et simple. En cause, le règlement européen dit Ecodesign, à l’origine de nombreuses spéculations. Pourtant, selon Audrey Zermati, directrice stratégie chez Effy, cette alerte a été largement exagérée. Dans une interview au Figaro Immobilier, elle a précisé que la mesure avait été repoussée et qu’il ne s’agissait en aucun cas d’une interdiction générale des poêles et cheminées à bois.
Ce que prévoit réellement le règlement Ecodesign

Le texte européen n’impose pas la disparition du chauffage au bois. Il fixe de nouvelles normes strictes de performance énergétique et de limitation des polluants. Concrètement, seuls les appareils les moins efficaces et les plus polluants seront progressivement retirés du marché. Les foyers ouverts sont particulièrement visés, car ils provoquent d’importantes pertes de chaleur : près de 60 % de l’énergie produite s’échappe dans l’air ambiant au lieu de chauffer le logement.
Les foyers ouverts, premiers menacés

Ces cheminées traditionnelles constituent également une source notable de pollution. Le ministère de la Transition écologique estime qu’elles représentent à elles seules 21 % des émissions liées au chauffage au bois. C’est donc leur impact sur l’air, plus que leur usage, qui justifie la volonté de les encadrer. À terme, les foyers ouverts devraient disparaître du marché au profit de solutions plus performantes, comme les poêles modernes labellisés « Flamme verte ».
Un impact environnemental à surveiller
Malgré son image d’énergie renouvelable, le bois n’est pas exempt de critiques. Il reste l’une des principales sources de particules fines et ultrafines en France. En mars dernier, Atmo France rappelait que, lors de l’hiver 2021, un quart des concentrations de PM10 mesurées dans les Hauts-de-France et en Normandie provenaient de la combustion de biomasse. Une donnée qui justifie les appels à renforcer la vigilance sur cette pratique.










