En cinq années d’angoisse et d’attente, le procès de Cédric Jubillar s’est ouvert à Albi, révélant des témoignages déchirants et des accusations lourdes contre le mari de Delphine. Entre déni, paroles familiales et accusations publiques, la séance a mis à nu des tensions familiales et des mots profondément révélateurs.

Le retour de l’affaire Jubillar devant la cour d’assises du Tarn concentre toute l’attention nationale. Après la disparition inexpliquée de Delphine, l’audience de ce 22 septembre place au centre du débat la responsabilité du mari, Cédric, aujourd’hui incarcéré et toujours en position de refus total. Les séances se succèdent, rassemblant une accumulation de témoignages — voisins, proches, amis — qui tissent peu à peu la trame d’un quotidien trouble et conflictuel.
Motifs et enjeux : la maison, le statut, la perte
À la barre, la mère de l’accusé, Nadine Jubillar, a livré un éclairage déterminant sur la fixation de son fils sur le foyer familial. « Il ne voulait pas perdre la maison », a-t-elle expliqué, insistante : pour Cédric, céder le logement équivalait à perdre « un statut d’homme », une position sociale et symbolique qu’il refusait d’abandonner. Ce rapport au patrimoine apparaît comme un élément clé des tensions conjugales et des raisons possibles de l’opposition farouche au divorce.

Paroles glaçantes : menaces et regrets
Parmi les révélations qui ont glacé la salle, Nadine a raconté une phrase prononcée autrefois par son fils : « Je vais la tuer, je vais l’enterrer et personne ne va la retrouver ». Au moment où ces mots furent dits, la mère les avait imputés à la colère ; aujourd’hui, elle confesse son regret d’avoir minimisé leur portée. Ce témoignage — lourd, cru, difficile à entendre — a créé un silence pesant et posé une question lancinante sur la valeur prémonitoire de certaines colères domestiques.
L’impact familial : douleur, accusation et déchirement

La dimension intime de ce procès se traduit par des scènes de douleur familiale. Les proches de Delphine, tout comme ceux de Cédric, se retrouvent pris dans un dispositif judiciaire qui les expose à la fois à la vindicte publique et à l’épreuve du souvenir. La convocation des confidences familiales révèle des non-dits, des reproches anciens et des espaces d’irréconciliation qui nourrissent l’émotion et la colère des témoins.
Le fils, l’amant, la mère : témoignages qui pèsent
Les auditions se succèdent et pèsent sur l’accusé : le fils Louis est venu à la barre convaincu de la culpabilité de son père, un témoignage poignant qui a marqué l’audience. À ces voix s’ajoutent celles de l’amant de Delphine et d’autres proches, chacun apportant des éléments — parfois contradictoires — mais toujours chargés d’affect. Ces récits, cumulés, dessinent un portrait complexe d’un couple en rupture, d’une femme cherchant la liberté et d’un mari refusant la séparation.
Un procès qui interroge la prévention et la responsabilité
Au-delà des faits reprochés, l’audience soulève des questions plus larges : comment repérer les signes avant-coureurs de violence domestique ? Quand une phrase prononcée par colère devrait-elle déclencher une alerte ? Le regret exprimé par Nadine met en lumière le poids des interprétations différées et le malaise de ceux qui, trop souvent, n’accordent pas assez de crédit aux paroles inquiétantes. Ce procès pourrait donc servir, à l’avenir, d’incitation à une vigilance plus grande au sein des familles et des services sociaux.










