Derrière leur apparente banalité, certains aliments du quotidien peuvent cacher des substances dangereuses pour notre santé.
C’est le cas du jambon industriel, accusé par le magazine 60 Millions de consommateurs d’être un vecteur silencieux d’additifs cancérogènes, à l’origine de milliers de cancers chaque année. Une réalité qui pousse experts et associations à tirer la sonnette d’alarme.
Présent dans la plupart des réfrigérateurs, le jambon est souvent perçu comme une source de protéines simple et saine, idéale pour les repas rapides ou les sandwichs des enfants. Pourtant, selon l’enquête publiée par 60 Millions de consommateurs, ce produit phare de la charcuterie industrielle est loin d’être aussi inoffensif qu’il en a l’air.
Ce n’est pas tant la viande elle-même qui pose problème, mais les additifs qu’on y injecte pour améliorer sa conservation et son aspect. En tête de liste : les nitrites, des conservateurs autorisés mais de plus en plus décriés pour leurs effets nocifs sur la santé humaine.
Nitrites et nitrates : des additifs sous haute surveillance
Utilisés depuis des décennies, les nitrites et nitrates sont des substances chimiques qui prolongent la durée de vie des aliments en inhibant la prolifération de bactéries dangereuses, comme celle du botulisme. Mais leur présence dans le jambon, le saucisson ou les lardons n’est pas sans conséquences.
Parmi eux, on retrouve :
Le nitrite de sodium (E250)
PUBLICITÉ:Le nitrite de potassium (E249)
Le nitrate de sodium (E251)
Le nitrate de potassium (E252)
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Ces substances sont omniprésentes dans les jambons industriels, y compris certains produits labellisés « bio », souligne 60 Millions de consommateurs. Injectés dans la viande, ils permettent de conserver une couleur rose appétissante, mais peuvent se transformer dans l’organisme en composés nitrosés cancérogènes.
Des preuves accablantes sur les risques pour la santé
D’après la Ligue contre le cancer, ces additifs sont directement impliqués dans le développement de certains cancers digestifs, en particulier ceux de l’estomac et du côlon. Emmanuel Ricard, son porte-parole, affirme qu’environ 4 000 cas de cancers colorectaux par an sont directement attribuables à la consommation de charcuterie nitritée.
Mais le danger ne s’arrête pas là. Des études en cours, notamment celles du programme NutriNet-Santé, établissent désormais un lien entre l’exposition chronique aux nitrites et d’autres cancers, comme ceux du sein ou de la prostate. Le niveau de preuve est jugé « bien établi » par plusieurs institutions sanitaires européennes.
Le « sans nitrites » : un mirage parfois trompeur
Face à ces révélations, de plus en plus de consommateurs se tournent vers les produits étiquetés “sans nitrites”. Une démarche louable, mais pas toujours suffisante, met en garde 60 Millions de consommateurs. Certains jambons “sans nitrites” contiennent en réalité des extraits végétaux naturellement riches en nitrates, qui peuvent eux aussi se transformer en composés cancérogènes lors de la digestion.
Autrement dit, l’absence de nitrites d’origine chimique ne garantit pas forcément l’innocuité du produit. Le choix le plus prudent reste donc la modération, même pour les versions présentées comme plus saines.
Quelle quantité ne faut-il pas dépasser ?
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) recommande de ne pas consommer plus de 150 grammes de charcuterie par semaine, soit environ trois tranches de jambon. Cette limite vise à réduire l’exposition aux composés chimiques associés aux charcuteries industrielles, tout en conservant une certaine souplesse alimentaire.
Une consommation raisonnée, accompagnée d’un choix éclairé au moment des courses, peut ainsi limiter les risques tout en préservant l’équilibre des repas.
Mieux choisir : les marques les moins exposées
Dans son dossier, 60 Millions de consommateurs dévoile également un classement des jambons les plus sains du marché, en se basant sur la présence d’additifs, la qualité nutritionnelle et le taux de sel. Un outil utile pour les consommateurs soucieux de leur santé.
Mais le message central reste clair : le vrai réflexe à adopter n’est pas de chercher un jambon “parfait”, mais de réduire sa consommation, en favorisant des alternatives moins transformées, comme les viandes blanches cuites maison, ou des sources végétales de protéines.