Un nouveau phénomène, aussi controversé qu’intriguant, attire l’attention des médias britanniques : le « transmaxxing ».
Popularisé sur les forums en ligne et récemment mis en lumière par Channel 4, ce mouvement désigne des hommes qui choisissent la transition de genre dans l’espoir d’obtenir des avantages sociaux qu’ils estiment réservés aux femmes.
Qu’est-ce que le « transmaxxing » ?
Le terme, relayé par le Daily Mail, décrit la démarche d’hommes décidant de devenir femmes pour accéder à certains bénéfices supposés : repas offerts, assurances automobiles moins chères ou encore davantage de sollicitude au quotidien. Ce choix, présenté comme une stratégie de vie plutôt qu’une identité profonde, suscite de vifs débats tant dans la communauté LGBTQ+ que dans la société en général.
Le parcours de Sammy, témoin d’un documentaire
Sammy, une jeune femme transgenre d’une vingtaine d’années, raconte son expérience dans le documentaire Transmaxxer Life Uncovered. Elle affirme avoir entrepris sa transition car “c’était trop dur d’être un homme”. Depuis, elle explique avoir reçu de nombreux gestes de générosité de la part d’hommes et avoir trouvé un partenaire amoureux, après une période de solitude lorsqu’elle vivait encore dans son ancien genre.
Témoignages contrastés et choix assumés
Sammy ne regrette pas sa décision et assure profiter aujourd’hui pleinement de sa vie de femme. “Je ne veux pas passer 70 heures par semaine à travailler ou devoir m’imposer une discipline pour paraître un ‘vrai homme’”, confie-t-elle. Son témoignage illustre une vision utilitariste de la transition, qui choque certains mais trouve écho auprès d’autres jeunes en quête d’une vie différente.
Le cas de Sascha Bailey, une hésitation abandonnée
Sascha Bailey, fils du célèbre photographe David Bailey, a lui aussi envisagé une transition après une rupture douloureuse. Dans une interview au magazine FOMA, il a décrit la pression sociale qui pèse sur les hommes : gagner de l’argent, être fort et compétitif. Finalement, il a renoncé à ce projet et attend aujourd’hui son premier enfant avec sa compagne, estimant avoir trouvé un équilibre.
Des liens avec la mouvance « incel »
Le Daily Mail établit un parallèle entre le transmaxxing et le mouvement « incel » (« célibataires involontaires »), une communauté en ligne d’hommes frustrés par leurs échecs amoureux et parfois hostiles aux femmes. Certains “transmaxxers” se décrivent comme d’anciens incels, trouvant dans la transition une manière de réinventer leur vie. Sur les forums, des témoignages de personnes transgenres évoquent ainsi un soulagement, affirmant être passées de la haine de soi à un sentiment de libération.
Entre provocation et débat de société
Si le phénomène reste marginal, il interroge sur la manière dont sont perçues les relations de genre et les inégalités sociales. Derrière ces parcours se dessine une critique des pressions imposées aux hommes comme aux femmes, et une confusion grandissante entre identité, souffrance personnelle et recherche d’avantages sociaux. Un sujet sensible, où se croisent revendications, mal-être et polémiques.