À l’occasion des 15 ans de la Maison de Vie, Stéphanie de Monaco s’est livrée sans détour. Elle y parle de ses combats, de ses enfants, mais surtout d’un nouveau chapitre : la retraite. Une confession rare, pleine d’émotion, à l’image d’une princesse discrète, engagée, et profondément humaine.
Dans le cadre des quinze ans de la Maison de Vie, créée à Carpentras par la Princesse Stéphanie en 2010, l’émotion était palpable. Ce lieu unique, porté par l’association Fight Aids Monaco, propose un accueil temporaire et bienveillant aux personnes vivant avec le VIH. Le 4 juin dernier, la princesse et sa fille Camille Gottlieb ont célébré cet anniversaire avec les résidents, les bénévoles et les partenaires historiques. Une journée forte en symboles, témoignant de la persévérance d’une femme qui a fait de la lutte contre le VIH une cause de vie.
« Ce n’est pas un hasard si j’ai voulu qu’il y ait une vraie maison, un lieu qui respire la paix, l’intimité et la reconstruction », a-t-elle confié dans un entretien accordé à Point de Vue. Depuis quinze ans, elle œuvre sans relâche à faire entendre les voix trop souvent marginalisées, avec une constance et une humilité rarement vues dans le monde des têtes couronnées.
Un départ assumé, sans adieu au combat
À 60 ans, Stéphanie de Monaco annonce vouloir se retirer peu à peu de la scène publique, estimant avoir « assez donné ». Une déclaration aussi sincère que pudique : « Je ne vois plus l’utilité de parler de moi… J’aspire à autre chose. C’est l’heure de ma retraite. Je l’ai bien mérité, non ? », glisse-t-elle avec un brin de malice. Pour autant, elle ne tourne pas totalement la page. Loin de tout renoncement, la princesse assure qu’elle restera toujours engagée auprès de Fight Aids Monaco : « Pour parler de l’association et des combats que nous menons, je répondrai toujours présente. »
Sa voix reste donc une vigie, jusqu’au jour — qu’elle espère proche — où la Maison de Vie n’aura plus lieu d’être, signe que l’épidémie de VIH ne sera plus une menace. Ce souhait, prononcé avec émotion, est celui d’une femme profondément marquée par les souffrances qu’elle a côtoyées, mais aussi par les espoirs qu’elle a contribué à nourrir.
Une transmission douce et naturelle à ses enfants
La transition est déjà amorcée : les enfants de la princesse, Louis, Pauline et Camille, sont pleinement investis dans la cause. Élevés dans la conscience de ce combat, ils reprennent aujourd’hui le flambeau avec une même bienveillance et une volonté affirmée. Stéphanie ne cache pas sa fierté de les voir s’engager à leur tour, chacun selon sa personnalité : « Ils ont grandi avec ça, avec ce sens de l’écoute, du respect et du soin envers les autres. »
Pour elle, ce passage de relais n’est pas un renoncement, mais l’aboutissement logique d’une mission partagée en famille. Une manière aussi de se recentrer sur sa vie personnelle : « J’ai envie de profiter de mes petits-enfants, de ma famille, de la vie tout simplement. » Une phrase qui, derrière sa simplicité, sonne comme une libération tranquille, le fruit d’un long engagement accompli avec constance.
Une princesse engagée, loin des projecteurs
Stéphanie de Monaco a toujours préféré l’action à la médiatisation. Loin des frasques du passé, elle s’est construite une image d’humaniste discrète, fidèle à ses valeurs. Sa lutte contre le VIH, débutée à une époque où le sujet restait tabou, a contribué à faire évoluer les mentalités, en mettant en lumière des existences souvent tenues à l’écart de la société.
Aujourd’hui, en prenant du recul, elle laisse derrière elle un héritage précieux : celui d’une femme de cœur, d’une voix rare et d’un combat qui ne s’est jamais essoufflé. Et si la Maison de Vie continue d’accueillir, d’écouter et de soutenir, c’est parce qu’elle porte en ses murs cette générosité silencieuse qui résume si bien le parcours de Stéphanie de Monaco.