De son enfance brisée à sa reconnaissance tardive, son parcours de vie, souvent semé d’épreuves, a touché des millions de téléspectateurs. Retour sur le destin hors norme d’une femme au franc-parler inoubliable.
C’est son agent qui a annoncé la nouvelle, ce mardi 17 juin 2025 : Kim Woodburn est décédée des suites d’une courte maladie. L’annonce a été relayée par la BBC, précisant que son mari Peter était à ses côtés. L’homme a publié un message poignant sur Instagram : « Ma merveilleuse et belle Kim est décédée hier soir. Que Dieu te bénisse, mon amour. » La star de la télévision britannique laisse derrière elle une empreinte indélébile dans le paysage audiovisuel.
Connue du grand public pour son rôle dans l’émission “How Clean Is Your House?” sur Channel 4, Kim était devenue une véritable icône du nettoyage. En France, l’émission avait été adaptée avec succès sur M6 sous le titre “C’est du propre !” entre 2005 et 2013, incarnée par Danièle et Béatrice, inspirées du duo Kim et Aggie.
Une enfance marquée par la souffrance
Née dans le Hampshire, Kim Woodburn a grandi dans des conditions particulièrement rudes. Très tôt, ses parents la placent, avec sa sœur, en pension chez des religieuses. « Elles nous battaient. Il n’y avait aucune chaleur. Nous étions des enfants abandonnés au froid, à la violence », racontait-elle dans un témoignage bouleversant à la BBC en 2008. Elle n’avait que trois ou quatre ans à l’époque.
Les maltraitances continuent au sein de sa propre famille. Kim évoquait des parents cruels et absents, et une adolescence rongée par l’indifférence. Ces blessures profondes ont laissé des traces, mais aussi forgé le tempérament combatif qu’on lui connaissait à l’écran.
Une vie de résilience et de discrétion
À 16 ans, Kim quitte le domicile familial et s’installe à Liverpool. Elle enchaîne les petits boulots, souvent comme femme de ménage à domicile. C’est cette expérience de terrain qui façonne son autorité en matière de propreté, mais aussi sa capacité à parler sans détour. Elle rencontre ensuite Peter Woodburn, qu’elle épouse en 1979. Ensemble, ils s’installent dans le Cheshire.
Mais avant ce répit, Kim traverse un nouveau drame : à 20 ans, elle perd son fils, mort à l’âge de six mois. « J’étais seule. Mon petit ami de trois ans m’avait quittée. Je n’avais ni aide, ni soutien, ni famille », confiait-elle des années plus tard. Cette perte, elle la portera en silence pendant des décennies, avant d’oser en parler publiquement : « Bien sûr que je pense encore à lui. C’est naturel… »
Une notoriété tardive, mais fulgurante
Ce n’est que dans la cinquantaine que Kim Woodburn se fait connaître du grand public. Avec son accent prononcé, sa franchise désarmante et son attitude de “matrone du ménage”, elle conquiert rapidement les téléspectateurs britanniques. Son duo avec Aggie MacKenzie devient culte : elles débusquent la saleté, redressent les intérieurs chaotiques et prodiguent des conseils sans ménagement, avec une touche d’humour très british.
Sa notoriété s’étend lorsqu’elle participe à “Celebrity Big Brother”, version UK du Loft Story. Là encore, elle se distingue par son caractère explosif et ses prises de parole sans filtre. Aimée ou détestée, Kim ne laissait jamais indifférent.
Une femme libre jusqu’au bout
Kim Woodburn n’a jamais courbé l’échine. Jusqu’à la fin, elle a assumé ses opinions tranchées, sa liberté de ton, et ses combats pour les laissés-pour-compte. Elle s’engageait régulièrement pour les droits des femmes et la reconnaissance des blessures invisibles. Son passé douloureux n’a jamais été un fardeau honteux, mais un levier de parole. Elle s’en servait pour tendre la main aux autres.
Sa mort laisse un vide dans le cœur de ceux qui, au fil des années, avaient appris à l’aimer pour ce qu’elle était : authentique, cassante parfois, mais profondément humaine.