Figure incontournable du paysage audiovisuel français, Jean-Luc Reichmann célèbre cette année les 15 ans des 12 Coups de midi.
À cette occasion, il revient sur son parcours atypique, sa fidélité aux valeurs humaines, et l’impact qu’il souhaite avoir sur la société à travers son émission devenue culte.
Avant d’illuminer les midis de millions de téléspectateurs, Jean-Luc Reichmann a multiplié les expériences dans l’ombre des projecteurs. Dans Télécâble Sat, dont il fait la une ce 5 mai 2025, il se remémore ses débuts à la radio sur RFM, entre 22 h et minuit, ou encore son rôle de chauffeur de salle pour Nagui. Voix off sur plusieurs émissions emblématiques, il prête même ses intonations en 1992 au personnage de Donald Curtis dans Porco Rosso de Miyazaki, avec Jean Reno. Cette effervescence artistique débouche, en 1995, sur une première grande stabilité avec la présentation des Z’amours, qui marque un tournant dans sa carrière.
Le jeu télévisé, une vocation prise au sérieux
Reichmann n’a jamais vu l’animation comme une passerelle vers autre chose, mais bien comme un métier à part entière. « Avant, le jeu télévisé était perçu comme mineur. Aujourd’hui, tout le monde veut en faire », observe-t-il avec un brin d’ironie. Se qualifiant d’artisan de la télévision, il précise : « Je ne suis pas un industriel. Je ne produis pas, je ne gère pas les contrats. Je me concentre uniquement sur ce que je peux faire de mieux : présenter avec sincérité. » Une approche humble mais exigeante qui fait de lui un professionnel respecté dans le milieu audiovisuel.
Une émission au service de l’inclusion
Au fil des années, Les 12 Coups de midi est devenu bien plus qu’un simple jeu : un espace d’expression pour des personnalités uniques. Jean-Luc Reichmann s’engage à mettre en lumière ceux que l’on n’entend pas assez. Il évoque avec émotion Émilien, un candidat très réservé, et Paul El Kharrat, atteint du syndrome d’Asperger, deux profils qu’il a volontairement choisis de mettre en avant. « On m’avait dit que ce serait compliqué de les faire parler. Moi, je voulais qu’on les voie. » Pour lui, la télévision doit être utile : « Mon combat, c’est la différence. Il faut que je me sente utile pour avancer. »
Sincérité, transparence et proximité avec le public
Jean-Luc Reichmann ne se cache pas derrière un personnage télévisuel : il affiche sa vie, ses failles, ses engagements. « Quand on a essayé de cacher ma tache de naissance, j’ai dit non. Je suis comme je suis », déclare-t-il avec fermeté. Cette sincérité a tissé un lien particulier avec les téléspectateurs, qui partagent avec lui ses joies et ses peines, des rires à la perte de son chien. « Ils savent que j’ai une famille recomposée, que j’ai des enfants, un chat, des ânes. Je suis entier, même si parfois trop cash. »
Une fidélité assumée envers ses confrères
Sa participation à la dernière émission de Touche pas à mon poste !, alors que la chaîne C8 fermait ses portes sur décision de l’Arcom, en est un témoignage fort. « Je suis fidèle. Cyril Hanouna a toujours été bienveillant avec moi », affirme-t-il. Dans un contexte tendu où de nombreux animateurs ont choisi l’absence, Reichmann s’est déplacé, non pour briller, mais par solidarité avec les équipes impactées par l’arrêt de la chaîne. « Ce n’est pas maintenant que je vais baisser mon pantalon », lance-t-il, fidèle à son franc-parler et à sa loyauté sans faille.