Il n’était ni fumeur ni sédentaire. Il paraissait invincible. Mais une simple gêne abdominale a révélé l’un des cancers les plus meurtriers qui soient. L’histoire de Lee Rawlinson, marathonien et père de famille, rappelle à quel point certains signaux du corps doivent être pris au sérieux, même lorsqu’ils semblent anodins.
À 51 ans, Lee Rawlinson menait une vie exemplaire de santé. Représentant médical, sportif accompli, père engagé, il ne présentait aucun facteur de risque classique. Mais un matin de début 2024, une douleur sourde au bas-ventre s’invite dans son quotidien. Une gêne floue, presque négligeable, qu’il attribue au stress ou à l’effort physique. Il ne s’inquiète pas, repousse les examens, continue sa routine.
Neuf mois plus tard, le verdict tombe brutalement : un cancer du pancréas, déjà métastasé au foie, jugé inopérable. Ce mal insidieux, que l’on surnomme « le tueur silencieux », avait avancé masqué. « Je pensais que ça passerait », confie-t-il. « Je n’ai pas réagi assez tôt. »
Un symptôme discret, un piège redoutable
La première alerte de Lee — cette douleur abdominale persistante — fait aujourd’hui écho à l’un des signes précoces les plus fréquents du cancer du pancréas, selon les oncologues. Mais elle est aussi l’un des plus traîtres : diffuse, intermittente, facilement confondue avec un trouble digestif ou musculaire. Chez lui, elle s’est ensuite propagée vers le dos, devenant plus vive et profonde : « C’était comme si un objet pointu me transperçait », a-t-il raconté.
Ce type de signal, souvent ignoré, masque pourtant une urgence médicale. Et les statistiques sont cruelles : selon Pancreatic Cancer UK, moins de 8 % des patients survivent cinq ans après le diagnostic, un taux désespérément stable depuis les années 1970. Le principal obstacle ? Le repérage tardif, car les symptômes sont peu spécifiques et arrivent lorsque la maladie est déjà bien installée.
Ces signes à ne jamais minimiser
Face à cette réalité glaçante, les spécialistes appellent à une vigilance accrue dès l’apparition de certains symptômes persistants. Parmi eux, les plus alarmants sont :
Douleurs abdominales ou dorsales chroniques, même modérées
Perte de poids involontaire et rapide
Fatigue persistante, sans cause identifiable
PUBLICITÉ:Urines foncées, selles décolorées
Jaunissement des yeux ou de la peau (ictère)
Dans le cas de Lee, seule la douleur était présente. Mais elle a suffi à masquer l’un des cancers les plus agressifs du système digestif. Et il le reconnaît : « J’aurais dû consulter plus tôt. » Un regret partagé par des milliers de patients pris de court par cette maladie silencieuse.
Un combat pour alerter et transmettre
Plutôt que de sombrer dans la résignation, Lee a choisi de témoigner, pour prévenir d’autres drames. Conscient qu’il ne pourra vaincre le cancer, il s’est tourné vers ce qu’il peut encore offrir : du sens, de la mémoire, de la prévention. Il a offert à ses enfants un Noël féérique en Laponie, partagé son histoire sans filtre sur les réseaux sociaux, et appelé chacun à prendre au sérieux le moindre signal inhabituel.
« Une douleur ignorée peut détruire une famille entière », martèle-t-il, dans un message poignant adressé à tous ceux qui, comme lui, croient parfois être à l’abri. Son témoignage, d’une sincérité bouleversante, donne un visage humain à une statistique glaçante.