Souvent ignoré jusqu’à l’apparition de symptômes tardifs, le cancer de l’œsophage fait pourtant partie des cancers digestifs les plus fréquents en France. Son diagnostic précoce est essentiel, car plus la tumeur est détectée tôt, plus les chances de guérison augmentent. Voici les signes à connaître et les réflexes à adopter.
L’œsophage, ce conduit reliant la bouche à l’estomac, joue un rôle vital dans la digestion. Mais cet organe discret peut devenir le siège d’une tumeur maligne, souvent liée à des habitudes de vie. Chaque année, près de 5 000 nouveaux cas sont diagnostiqués en France, selon l’Institut national du cancer (INCa), et près de 80 % des patients sont des hommes.
Deux formes principales sont recensées :
Le carcinome épidermoïde, le plus fréquent, souvent lié à la consommation d’alcool et de tabac ;
L’adénocarcinome, plus rare, souvent associé à un reflux gastro-œsophagien chronique ou à un surpoids.
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Selon le Dr Julien Scanzi, hépato-gastroentérologue, les premiers signes apparaissent souvent tardivement, ce qui complique le diagnostic. Une grande fatigue, une perte d’appétit et un amaigrissement inexpliqué doivent d’ores et déjà éveiller les soupçons.
Dysphagie : le symptôme le plus évocateur
Le premier signal d’alarme du cancer de l’œsophage est souvent la dysphagie, c’est-à-dire une gêne ou une douleur à la déglutition. Le patient ressent une impression de blocage lors du passage des aliments solides, puis liquides, derrière le sternum.
Au début, cette gêne peut être confondue avec un mal de gorge ou un simple trouble digestif, mais elle tend à s’aggraver au fil des semaines. “C’est le signe le plus évocateur et il doit absolument pousser à consulter rapidement”, insiste le Dr Scanzi.
Cette difficulté à avaler entraîne souvent une perte d’appétit et un amaigrissement rapide, deux signaux supplémentaires à ne pas négliger.
D’autres signes évocateurs à ne pas ignorer
Outre la dysphagie, plusieurs autres symptômes peuvent orienter le diagnostic :
Régurgitations fréquentes ou sensation d’acidité persistante ;
Hoquet régulier ou haleine fétide ;
PUBLICITÉ:Douleur thoracique ou épigastrique (dans la partie supérieure de l’abdomen) ;
Modification de la voix (dysphonie) ou toux lors de la déglutition ;
Ganglions gonflés au niveau du cou ou des clavicules ;
Dans les cas plus avancés, vomissements sanglants ou présence de sang dans les selles.
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Le reflux gastro-œsophagien chronique est aussi un facteur de risque majeur : lorsqu’il s’installe sur plusieurs années sans traitement, il peut altérer la muqueuse de l’œsophage et favoriser l’apparition d’un adénocarcinome.
Des formes silencieuses et difficiles à diagnostiquer
Le danger du cancer de l’œsophage réside dans sa discrétion initiale. Selon le Dr Scanzi, certains cas demeurent totalement asymptomatiques à un stade précoce, notamment dans les formes dites “pré-cancéreuses”. D’où l’importance d’un suivi régulier pour les personnes à risque : fumeurs, gros buveurs ou sujets souffrant de reflux chronique.













