Les débats s’annoncent houleux à l’Assemblée nationale. Ce mardi 4 novembre, les députés ont entamé l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS).

Un texte clé qui dessine les priorités sanitaires et sociales du gouvernement pour 2026, et qui entend réduire le déficit tout en gelant certaines réformes controversées, à commencer par celle des retraites.
Le point le plus marquant du PLFSS concerne la suspension temporaire de la réforme des retraites de 2023, dont l’application devait progressivement repousser l’âge de départ à 64 ans. Le gouvernement souhaite mettre cette évolution en pause jusqu’en janvier 2028, une mesure qui figurerait désormais dans le texte soumis aux députés.
Concrètement, cela signifie que l’allongement de la durée de cotisation serait stoppé à 170 trimestres, au lieu des 172 initialement prévus pour bénéficier d’une retraite à taux plein. Si cette suspension est validée, elle permettrait de figer la réforme pour plusieurs années, le temps d’un réexamen après l’élection présidentielle.
Selon les estimations officielles, ce moratoire coûterait environ 400 millions d’euros en 2026 et près de 1,8 milliard d’euros en 2027. Une somme conséquente, mais que le gouvernement présente comme un « compromis social » nécessaire dans un contexte politique tendu.
Des hausses de participation chez les patients

Autre volet sensible du projet : l’augmentation des participations forfaitaires et franchises médicales, ces montants que les patients paient de leur poche lors d’une consultation ou d’un achat de médicaments.
Le gouvernement propose une hausse d’un à deux euros pour les médicaments et les actes paramédicaux, de deux à quatre euros pour les consultations médicales, et de quatre à huit euros pour les transports sanitaires. Ces augmentations pourraient aussi être appliquées aux soins dentaires et aux dispositifs médicaux.
Interrogée sur Franceinfo, la ministre de la Santé a tenu à rassurer : « Les assurés les plus vulnérables ne seront pas concernés par cette mesure. »
Cette décision s’inscrit dans un effort de redressement budgétaire. L’objectif du gouvernement est de réduire le déficit de la Sécurité sociale à 17,5 milliards d’euros en 2026, contre 23 milliards cette année.
Des dépenses de santé sous haute surveillance

Les dépenses de santé continuent de croître à un rythme soutenu, avec une hausse annuelle moyenne de 4 %. Pour 2026, le PLFSS fixe un objectif national de dépenses à 270,4 milliards d’euros, soit une progression contenue de 1,6 %.
Parmi les mesures envisagées pour freiner cette inflation, l’exécutif souhaite limiter la durée du premier arrêt de travail prescrit par les médecins.
« Par principe, il sera plafonné à quinze jours en médecine de ville et à un mois à l’hôpital », précise le texte.
Cependant, les praticiens pourront dépasser ce seuil en fonction de la situation médicale du patient, à condition d’en justifier la nécessité sur l’ordonnance.
Cette décision vise à endiguer la hausse constante du coût des indemnités journalières, qui pèsent de plus en plus lourd dans les comptes de l’Assurance-maladie.










