Depuis des mois, la Première dame de France fait face à une campagne haineuse d’une ampleur rare. Accusée à tort d’être un homme, Brigitte Macron a décidé de contre-attaquer.

Ce lundi 27 octobre, dix Français comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Paris pour cyberharcèlement, une affaire qui met en lumière la violence des réseaux sociaux.Après avoir porté plainte pour diffamation contre la blogueuse américaine Candace Owens, Brigitte Macron a choisi d’aller plus loin en s’attaquant directement aux auteurs de propos injurieux diffusés sur les réseaux. Dix personnes — huit hommes et deux femmes — sont jugées pour avoir relayé ou amplifié la rumeur transphobe qui la vise depuis 2021. Parmi eux : un élu local, un galeriste, un enseignant, un publicitaire et une voyante, tous affirmant avoir agi par « humour » ou au nom de la « liberté d’expression ».
Mais pour la partie civile, il s’agit bien d’une campagne organisée, d’un harcèlement en meute, visant à discréditer et humilier publiquement la Première dame. Les avocats de Brigitte Macron parlent d’une atteinte à la dignité, doublée d’une violence psychologique quotidienne.

Tiphaine Auzière, la fille en première ligne
Absente de l’audience, Brigitte Macron a été représentée par sa fille cadette, Tiphaine Auzière, venue témoigner avec émotion. L’avocate a livré un récit poignant du calvaire vécu par sa mère, évoquant un épuisement moral et une dégradation de son état de santé.
« C’était important d’être là pour exprimer le préjudice. Je voulais faire comprendre ce qu’est devenue sa vie depuis qu’elle subit cette haine », a-t-elle déclaré à la barre. Selon elle, la Première dame est prisonnière d’un flot permanent de moqueries et de mensonges, auxquels elle ne parvient plus à se soustraire. « Elle les lit, même si ça lui fait du mal. Elle ne peut pas faire abstraction. »
Ce témoignage a bouleversé la salle, rappelant que derrière la figure publique, se cache une femme touchée en plein cœur par la cruauté anonyme du web.
Une rumeur devenue mondiale

L’affaire a franchi les frontières françaises depuis longtemps. Lors de son audition par la police à l’Élysée en décembre 2024, Brigitte Macron confiait : « Je n’ai pas effectué un seul déplacement à l’étranger sans qu’on m’en parle. Tous les conjoints de chefs d’État en ont entendu parler. »
Ces propos illustrent l’ampleur de la désinformation à l’ère numérique, où une théorie du complot, née sur un forum obscur, peut se transformer en phénomène viral planétaire. Brigitte Macron vit désormais avec la crainte que ces attaques atteignent sa famille, notamment ses petits-enfants, victimes collatérales d’une campagne d’une violence rare. « C’est une anxiété quotidienne. Je ne souhaite à personne ce qu’elle endure », a ajouté Tiphaine Auzière, la voix tremblante.
Au-delà du cas personnel de la Première dame, ce procès représente un tournant dans la lutte contre le cyberharcèlement en France. Il pose une question essentielle : jusqu’où peut aller la liberté d’expression quand elle devient instrument de persécution ?










