Figure majeure du cinéma français, Brigitte Bardot s’est éteinte à 91 ans en laissant derrière elle une œuvre immense, mais aussi un héritage idéologique assumé.

Son mariage avec Bernard d’Ormale, en 1992, a cristallisé une proximité ancienne avec l’extrême droite française, souvent commentée, parfois contestée, mais toujours revendiquée par l’icône.
Décédée le 28 décembre, Brigitte Bardot restera à jamais associée à la liberté des années 1960 et à la défense acharnée des animaux. Pourtant, son union célébrée le 16 août 1992 avec Bernard d’Ormale a marqué un tournant politique explicite. Homme d’affaires revenu d’Afrique et conseiller de Jean-Marie Le Pen, Bernard d’Ormale a inscrit durablement la star dans l’orbite de l’extrême droite française, bien au-delà d’un simple choix amoureux.
Une rencontre sous le signe du Front national
La rencontre du couple ne doit rien au hasard. Elle a eu lieu à Saint-Tropez, lors d’un dîner organisé par Jany Le Pen et Jean-Louis Bouguereau, comme l’a rapporté Le Nouvel Obs. Ce cercle relationnel, très politisé, illustre l’ancrage idéologique du couple dès ses débuts, Bernard d’Ormale étant par ailleurs avocat de la Fondation Brigitte Bardot.
Une proximité idéologique ancienne avec Jean-Marie Le Pen

Bien avant ce mariage, Brigitte Bardot entretenait une relation assumée, quoique ambiguë, avec Jean-Marie Le Pen. Dans son autobiographie Initiales B.B., elle décrivait le leader d’extrême droite comme « un homme charmant, intelligent », affirmant partager sa révolte face à « la poussée terrifiante de l’immigration ». Des mots forts, qui confirmaient une convergence idéologique déjà bien installée, tandis que Jean-Marie Le Pen évoquait de son côté une femme « courageuse », nostalgique d’« une France propre ».
« Il n’est pas né celui qui va me manipuler »
Accusée d’avoir été influencée par son mari, Brigitte Bardot s’en est toujours défendue avec vigueur. Elle revendiquait une indépendance totale de pensée, allant jusqu’à lancer sur un plateau de télévision : « Il n’est pas né celui qui va me manipuler ». Pourtant, Bernard d’Ormale est resté son compagnon de route, affectif et idéologique, jusqu’à la fin, l’homme auprès duquel elle a choisi de finir ses jours.
Bernard d’Ormale, dernier pilier de sa vie privée

Dans Pourquoi eux : Ils ont fait notre époque de Caroline Pigozzi, Brigitte Bardot racontait avec autodérision leur première rencontre. Elle se souvenait porter « un pantalon dégueulasse » lorsqu’il lui attrapa la main pour réclamer un baiser, scellant le début de leur histoire. Elle décrivait Bernard d’Ormale comme « joyeux », « protecteur » et « intelligent », appréciant son autorité tranquille malgré un romantisme jugé absent.
Une relation parallèle, mais indispensable
Avec les années, leur relation s’est faite plus discrète, presque parallèle. Dans une interview accordée à Gala en septembre 2024, Brigitte Bardot reconnaissait voir peu son mari en journée, partageant surtout les soirées avec lui. Elle confiait avec humour : « Quand il dort, on communique peu, il ronfle ! ». Mais derrière la légèreté, une vérité demeurait : elle admettait ne pas pouvoir vivre seule, et la présence de Bernard d’Ormale restait essentielle à son équilibre.










