Icône intemporelle du cinéma français, Brigitte Bardot fascine encore à 91 ans. Muse, sex-symbol, symbole d’insoumission, elle a marqué le XXᵉ siècle par son audace et sa liberté.

Et si l’actrice a quitté les plateaux depuis longtemps, sa parole, toujours crue et désarmante de sincérité, continue de faire trembler les certitudes. Née à Paris en 1934, Brigitte Bardot a incarné mieux que quiconque l’émancipation féminine d’après-guerre. De Et Dieu… créa la femme à La Vérité, en passant par Viva Maria ! ou En cas de malheur, elle a tourné avec les plus grands et fasciné le monde entier. Son magnétisme, son regard félin et sa désinvolture ont fait d’elle une légende vivante. Pourtant, derrière l’icône se cache une femme tourmentée, souvent en décalage avec son image. “J’essayais de me faire la plus jolie possible et même comme ça, je me trouvais moche”, confiait-elle. Malgré l’admiration du monde, BB doutait d’elle-même.
“Je ne veux plus séduire personne”

Aujourd’hui, Brigitte Bardot revendique une forme de sérénité. Finie la séduction, place à la vérité nue. “Je ne veux plus séduire, ni rien ni personne”, assume-t-elle, lucide sur le temps qui passe. Elle se souvient avec tendresse et provocation d’une époque qu’elle juge plus légère : “Pendant les tournages, j’adorais qu’on me mette les mains aux fesses quand je passais. C’était la spécialité des machinistes.” Un propos qui, aujourd’hui, choque autant qu’il intrigue. Pour elle, ce n’était ni du mépris ni une agression, mais un signe de camaraderie et de liberté, reflet d’un cinéma d’avant #MeToo.
Un franc-parler légendaire
Connue pour sa langue bien pendue, Brigitte Bardot n’a jamais eu peur de déranger. “J’ai plus de couilles que beaucoup d’hommes”, déclarait-elle dans Vogue Hommes International. Une phrase qui résume toute sa philosophie : vivre sans compromis, dire sans filtre. “J’ai toujours assumé ce que j’ai fait ou dit”, affirme-t-elle. Cette intransigeance, certains l’ont jugée arrogante, d’autres la voient comme une forme rare de courage. Quoi qu’il en soit, BB reste fidèle à elle-même : rebelle, entière et farouchement libre.
“Avant, quand les femmes étaient coincées, j’étais décoincée”

Dans le documentaire Brigitte Bardot, l’insoumise, diffusé sur Canal+ Docs, l’actrice se livre sans détour. Elle y défend une vision très personnelle de la liberté féminine : “Avant, quand les femmes étaient coincées, j’étais décoincée. Maintenant qu’elles le sont, c’est moi qui suis coincée.” Une déclaration provocante, mais empreinte de nostalgie. Bardot ne s’est jamais voulue militante, même si elle a incarné malgré elle une forme de révolution féminine. “Je me foutais pas mal de la libération de la femme. Les bonnes femmes, maintenant, sont malheureuses parce qu’elles sont trop libérées.”
Une femme forte, mais profondément dépendante
Sous les dehors de l’icône affranchie, Brigitte Bardot confesse une grande fragilité. “Je ne suis pas une femme pour vivre seule. Il faut que quelqu’un me tienne la main”, avouait-elle à Mireille Dumas. Derrière l’indépendance apparente se cache une femme sensible, dépendante de la tendresse et du regard de l’autre. “Je suis une femme dépendante de la protection de quelqu’un d’autre”, admettait-elle, bouleversante d’humilité.










