L’horreur s’est nichée dans un sac-poubelle, quelque part dans le Finistère. À Landerneau, l’abandon brutal de six chiots a soulevé une vague d’indignation. Une seule consigne en ressort : ne prenez pas d’animaux si vous n’en assumez pas la responsabilité.
C’est une scène insoutenable qui attendait les bénévoles du refuge animalier de Landerneau lundi dernier : six chiots, enfermés vivants dans un sac-poubelle, gémissant faiblement. Alertée par une personne ayant entendu des pleurs déchirants, l’équipe de l’association a fait la macabre découverte. L’un des chiots n’a pas survécu. Les cinq autres, d’une fragilité extrême, ne pèsent qu’une centaine de grammes.
« Comment peut-on en arriver là ? » s’indigne le refuge, profondément bouleversé. Sur les réseaux sociaux, un message de colère et d’écœurement a été publié : « Peut-il encore se regarder dans un miroir sans voir le monstre qu’il est ? ». Le ton est grave, à la hauteur de l’acte d’une cruauté manifeste.
Une mobilisation de tous les instants
Depuis ce drame, les bénévoles se relaient jour et nuit pour tenter de sauver les cinq chiots rescapés. Ils leur administrent des biberons toutes les deux heures, dans un effort de soin constant et épuisant, tant les jeunes animaux sont fragiles. Isabelle Demeslay, fondatrice du refuge, confie : « Le premier mois sera décisif. S’ils survivent, ce sera in extremis. »
Cette course contre la montre, menée à force de courage et de dévouement, témoigne d’un engagement sans faille envers la vie animale, même lorsqu’elle semble déjà condamnée.
Un message clair aux propriétaires irresponsables
Le refuge lance un appel direct à la responsabilité des propriétaires d’animaux : stériliser ses compagnons, c’est prévenir ce genre de tragédie. L’association insiste : « Il existe des associations locales pouvant proposer une aide financière pour ces démarches. » Encore faut-il avoir le courage de demander de l’aide plutôt que de commettre l’irréparable.
Abandonner ainsi des chiots revient à les condamner à une mort lente et atroce, et trahit une lâcheté insoutenable. Le refuge s’interroge aussi sur le sort de la mère, probablement abandonnée elle aussi : « Elle doit chercher ses bébés partout, et souffre sûrement de montées de lait douloureuses. »
Une société face à ses contradictions
Ce drame soulève une question plus vaste sur la manière dont notre société traite les animaux. L’émotion suscitée par cette affaire témoigne d’une sensibilité croissante, mais aussi d’un décalage persistant entre les principes et les actes. Abandon, négligence, maltraitance… les refuges français alertent depuis des années sur la banalisation de ces comportements.
Face à ce constat, l’appel du refuge de Landerneau prend une dimension politique et morale : « Assumez vos animaux. Ou n’en prenez pas ! » Une phrase qui résonne comme un cri de détresse, mais aussi comme un acte de résistance contre l’indifférence.