Alors que les tensions sur les prix de l’énergie restent vives, Matignon multiplie les signaux en faveur d’une baisse durable de la facture électrique des Français.

À la demande de Sébastien Lecornu, le gouvernement prépare un vaste plan énergétique et écologique destiné à transformer profondément le modèle national. Selon l’entourage du Premier ministre, Sébastien Lecornu a officiellement chargé le ministre de l’Économie et de l’Énergie d’élaborer plusieurs scénarios de baisse du prix de l’électricité, destinés à être présentés au Parlement. Cette démarche s’inscrit dans un ensemble plus large : un plan de décarbonation visant à sécuriser la souveraineté énergétique tout en renforçant le pouvoir d’achat.
Pour Matignon, il s’agit d’un chantier à la fois écologique et industriel, capable d’agir « directement sur la facture des Français ». L’objectif assumé : réduire durablement les coûts tout en orientant le pays vers une production plus propre.
Un rappel du modèle nucléaire français et de ses avantages

Interrogé sur France Inter, Roland Lescure a défendu la compétitivité actuelle de l’électricité française, rappelant qu’elle est « environ 40 % moins chère » qu’en Allemagne. Selon lui, cette situation privilégiée découle des choix opérés il y a un demi-siècle, lorsque la France a massivement investi dans le nucléaire.
Le ministre estime qu’il faut désormais prolonger cet esprit stratégique : définir un nouveau programme pluriannuel de l’énergie, incluant la construction de nouveaux réacteurs et l’essor des renouvelables. C’est, selon lui, la seule garantie pour préserver des prix accessibles sur les décennies à venir.
Vers un nouveau cycle d’investissements lourds
Le gouvernement réfléchit à un « grand plan d’investissement », destiné à moderniser le parc existant tout en développant les technologies bas-carbone. Les arbitrages devront trancher entre les capacités du nucléaire historique, le déploiement des réacteurs de nouvelle génération et l’accélération des filières solaire et éolienne.
Pour Roland Lescure, l’avenir du prix de l’électricité dépend directement de cette stratégie d’investissement, qui doit sécuriser l’approvisionnement et limiter les fluctuations du marché européen.
Une baisse potentielle des taxes à l’étude

La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a confirmé que des mesures concrètes pourraient être intégrées au Budget 2026, actuellement en discussions dans un contexte parlementaire complexe. Parmi les pistes évoquées figure une baisse des accises, ces taxes spécifiques prélevées sur l’électricité.
Roland Lescure s’est dit prêt à examiner sérieusement des amendements en ce sens : une diminution des accises ferait automatiquement baisser les factures, mais elle suppose de trouver des ressources de compensation. Le ministre a toutefois écarté les propositions jugées « irréalistes », notamment la baisse de la TVA défendue par le RN, dénoncée comme « coûteuse et inefficace ».
L’énergie, une priorité politique assumée
Sébastien Lecornu a rappelé que l’énergie faisait partie des « priorités absolues » du gouvernement, au même titre que la réduction du déficit, la réforme de l’État, l’agriculture et la sécurité. Dans un contexte de blocage budgétaire, il souhaite organiser des débats parlementaires suivis de votes pour avancer sur ces grands chantiers.










