Un échange tendu a animé la matinale politique de BFMTV ce vendredi 13 juin. Invitée sur le plateau d’Apolline de Malherbe, Marion Maréchal a provoqué une vive passe d’armes autour de ses propos polémiques sur l’identité française, l’immigration, et les tensions communautaires.
Ce vendredi matin, l’entretien entre Apolline de Malherbe et Marion Maréchal a rapidement viré à la confrontation. La journaliste interrogeait l’eurodéputée à la suite des troubles survenus en Irlande du Nord, après une agression ayant suscité une onde de choc dans l’opinion publique locale. Si l’objet du débat portait initialement sur la situation à l’étranger, l’élue n’a pas tardé à élargir le sujet à la France, en dénonçant ce qu’elle appelle « les effets dévastateurs du multiculturalisme ».
Marion Maréchal a pointé du doigt une immigration qu’elle qualifie d’« extra-européenne », qu’elle associe selon elle à des tensions croissantes dans plusieurs pays européens. Pour elle, « des jeunes issus de l’immigration utilisent chaque situation comme prétexte à la violence ». Des propos immédiatement relevés et contestés par Apolline de Malherbe, qui a remis en question la logique et la formulation employées.
La question qui fâche : qu’est-ce qu’un « Français d’origine » ?
L’échange a pris une tournure encore plus vive lorsque Marion Maréchal a opposé « les Français d’origine » à « ceux issus de l’immigration ». Face à cette distinction, la journaliste l’a immédiatement interrompue : « C’est quoi, un Français d’origine ? »
La réponse de la députée a jeté un froid sur le plateau : « Un Français d’origine française », a-t-elle déclaré. Apolline de Malherbe, déterminée, a poursuivi ses questions : « À partir de combien de grands-parents étrangers on ne l’est plus ? » Une interrogation qui a mis en lumière les limites d’une définition floue, fondée sur une généalogie plus émotionnelle qu’administrative.
Face à l’insistance de la journaliste, Marion Maréchal a maintenu sa position, revendiquant une appartenance historique et héréditaire à la nation, fondée sur plusieurs générations. Elle a conclu : « On sait quand on appartient à cette France qui s’est construite par l’histoire, par les sacrifices. »
Une passe d’armes symptomatique d’un débat explosif
Cette altercation cristallise les tensions qui traversent actuellement le débat politique français. Entre revendications identitaires et conception inclusive de la citoyenneté, la définition même de la nationalité et de l’identité française fait l’objet de profondes divergences.
L’interview, largement commentée sur les réseaux sociaux dans les heures qui ont suivi, a été saluée par certains comme un moment de journalisme incisif, tandis que d’autres y ont vu une tentative d’« embuscade » politique envers une élue polémique.
Quoi qu’il en soit, l’échange entre Apolline de Malherbe et Marion Maréchal reflète une crispation croissante autour des questions d’identité, d’héritage culturel et de place de l’immigration dans le récit national. Et il est fort à parier que ce ne sera pas le dernier.