Lorsqu’un décès survient dans une famille, le choc émotionnel s’accompagne souvent de questions très concrètes. Parmi elles, une revient fréquemment : que deviennent les biens hérités lorsque l’on est marié ? Contrairement aux idées reçues, le conjoint n’a pas toujours les droits que l’on imagine sur un héritage familial.

Une succession ne se limite pas à une somme d’argent ou à un bien immobilier. Elle englobe l’ensemble du patrimoine transmis par le défunt : comptes bancaires, logements, terrains, objets de valeur, œuvres d’art ou bijoux. À cela s’ajoute un élément souvent oublié, mais essentiel : les dettes éventuelles, qui font pleinement partie de l’héritage. La valeur globale de cet ensemble sert de base au calcul des droits de succession, prélevés par l’État selon le lien de parenté avec le défunt.
Un héritage reçu de sa famille reste, par principe, un bien personnel, même lorsque l’on est marié sous le régime de la communauté. Cela signifie que les biens transmis par vos parents ou vos proches vous appartiennent en propre et n’entrent pas automatiquement dans le patrimoine commun du couple. Cette règle protège l’héritier et distingue clairement les biens acquis pendant le mariage de ceux reçus par transmission familiale.
Le cas particulier d’un bien immobilier hérité

Si vous héritez de la maison de vos parents, celle-ci vous appartient intégralement. Votre conjoint ne peut pas en revendiquer la propriété, même en cas de mariage sous le régime de la communauté de biens. En revanche, une nuance importante existe : si ce logement génère des revenus, comme des loyers, ces derniers sont considérés comme des revenus du couple et peuvent donc être partagés avec votre conjoint.
Au décès de l’époux ou de l’épouse héritier, la situation évolue. Si aucune disposition particulière n’a été prévue dans un testament, le bien hérité entre alors dans la succession. Il sera réparti entre les enfants et le conjoint survivant, selon des proportions fixées par la loi et précisées par le notaire. En l’absence d’enfants, le conjoint survivant peut, dans certains cas, devenir l’unique bénéficiaire du bien.
L’héritage en argent : des règles spécifiques

L’argent reçu en héritage obéit à des règles similaires, mais avec quelques subtilités. Si la somme a été perçue avant le mariage, elle reste strictement personnelle et ne fait pas partie de la communauté. Même après le mariage, un héritage monétaire peut rester un bien propre, à condition de pouvoir en prouver l’origine et de ne pas le mélanger avec des comptes communs.
Pendant le mariage, vous n’êtes pas tenu de partager l’argent hérité avec votre conjoint. Toutefois, si vous décédez sans avoir rédigé de testament, cette somme sera intégrée à votre succession et répartie entre vos héritiers légaux, dont votre conjoint fait partie. Là encore, le régime matrimonial et les choix effectués en amont jouent un rôle déterminant.










