Alors que le Livret A voit son taux dégringoler à 1,7 % dès le 1er août, des millions de Français pourraient optimiser leur épargne… s’ils prenaient enfin conscience de l’existence du Livret d’épargne populaire.
Ce placement oublié offre un rendement plus élevé, défiscalisé, et pourtant reste largement sous-utilisé. La décision est tombée : le rendement du Livret A chute de 2,4 % à 1,7 %, une baisse sévère qui affecte directement le pouvoir d’achat de millions d’épargnants. Il y a encore six mois, ce produit d’épargne réglementée rapportait 3 %. Désormais, avec une rémunération bien inférieure à l’inflation passée, il perd de son attrait. Pourtant, une alternative existe, bien plus avantageuse, et encore largement ignorée : le Livret d’épargne populaire (LEP).
Le LEP, champion méconnu de l’épargne réglementée
Le LEP offre un rendement de 2,7 %, net d’impôts et garanti par l’État, soit un taux largement supérieur à celui du Livret A. Ce livret reste cependant réservé à une partie de la population : il faut percevoir moins de 22 823 euros annuels pour une personne seule, ou 35 012 euros pour un couple marié ou pacsé. Environ 31 millions de Français seraient éligibles à ce livret selon la Banque de France, dont 19 millions auraient même une capacité d’épargne suffisante pour l’alimenter.
7 millions de Français passent à côté d’un rendement supérieur
Malgré ces chiffres, seuls 12 millions de LEP sont actuellement ouverts, ce qui laisse au moins 7 millions de Français sur le bord de la route. Des épargnants qui continuent de placer leur argent sur un Livret A bien moins performant, alors qu’ils pourraient bénéficier d’un placement sécurisé, liquide, et défiscalisé, rapportant près de trois fois l’inflation observée en début d’année (estimée à 0,9 % selon la Banque de France).
Un livret accessible et sans mauvaise surprise
Contrairement à une idée reçue, le LEP peut être ouvert dans n’importe quelle banque, sous réserve de fournir un avis d’imposition. Le plafond, certes plus bas que celui du Livret A (10 000 euros contre 22 950 euros), reste suffisant pour permettre une épargne intelligente, surtout pour les revenus modestes. De plus, comme le Livret A, les fonds y sont disponibles à tout moment et les intérêts ne sont soumis à aucun prélèvement fiscal.
La Banque de France appelle à un sursaut
Le Gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a tiré la sonnette d’alarme. Lors de la présentation du rapport annuel sur l’épargne réglementée, il a salué la progression des LEP ouverts — passés de 6,9 à 11,9 millions en trois ans —, tout en regrettant que les efforts de communication n’aient pas encore permis de convaincre tous les bénéficiaires potentiels. Pour lui, le LEP reste « le produit le plus avantageux de l’épargne réglementée ».
Un arbitrage à faire dès maintenant
À l’approche de la révision des taux en février 2026, le LEP conserve encore plusieurs mois d’avance sur le Livret A. Les détenteurs d’un Livret A éligibles au LEP ont donc tout intérêt à transférer une partie de leur épargne vers ce placement plus rentable, en particulier en cette période de faible inflation et de rendements bancaires au plus bas. Un bon réflexe à adopter rapidement pour ne pas laisser dormir son argent là où il ne rapporte presque plus rien.