À l’heure où la parole se libère sur la santé mentale et les discriminations, Jimmy Mohamed, médecin médiatique et figure montante de la prévention, s’engage publiquement.
À la veille d’un prime time sur France 2 qu’il coprésente avec Faustine Bollaert, le praticien de 37 ans révèle dans une interview à « La Tribune Dimanche » avoir été victime de racisme ordinaire. Un témoignage poignant, révélateur d’un malaise toujours bien présent dans la société française.
Le mardi 4 juin prochain, France 2 diffusera en prime time « Mieux dans ma tête – Parlons santé mentale », une émission spéciale coprésentée par Faustine Bollaert et Jimmy Mohamed, consacrée à un sujet encore trop souvent relégué au second plan : la santé mentale. Le programme mettra en lumière les récits de personnes ayant surmonté des troubles psychiques, mais aussi les ressources accessibles à tous pour mieux vivre son équilibre émotionnel. L’ambition est claire : briser les tabous et démocratiser l’accès aux soins psychiques.
Le médecin aux multiples casquettes
Chroniqueur sur RTL, intervenant régulier dans Le magazine de la santé, auteur de livres à succès et figure influente sur les réseaux sociaux, Jimmy Mohamed s’est imposé comme un visage familier du grand public. Son ton pédagogique, sa rigueur scientifique et sa proximité ont conquis des milliers de Français. Mais derrière cette notoriété se cache aussi un parcours marqué par des humiliations silencieuses, que même son statut de médecin n’a pas permis d’éviter.
« Avec votre nom, ça va être difficile »
Dans son entretien du 1er juin à La Tribune Dimanche, Jimmy Mohamed livre un témoignage intime et édifiant sur le racisme ordinaire. Il se souvient d’une scène marquante : « J’étais déjà médecin, je gagnais bien ma vie, j’avais un garant… Et l’agent immobilier m’a dit : “Vous comprendrez qu’avec votre nom, ça va être difficile.” » Une phrase glaçante, qui révèle la violence sourde des discriminations systémiques, même à l’égard de citoyens exemplaires. Un rappel brutal que les préjugés n’épargnent personne, pas même les figures respectées.
Quand l’excellence ne protège pas des stéréotypes
Ce témoignage soulève une question fondamentale : comment une société peut-elle tolérer que le nom d’un individu suffise à entraver son accès au logement, malgré toutes les garanties objectives ? Jimmy Mohamed, marié et père de trois enfants, mène une vie stable, irréprochable. Et pourtant, son origine perçue suffit à faire obstacle. Un constat alarmant, alors même qu’il est aujourd’hui en première ligne pour défendre des valeurs de santé, de tolérance et de progrès.
L’écho d’un combat collectif
En partageant publiquement cette expérience, Jimmy Mohamed ne cherche pas la compassion, mais le réveil des consciences. Son témoignage s’inscrit dans un mouvement plus large, celui de ceux qui refusent que les discriminations restent banalisées. Il porte la voix de milliers de Français qui, chaque jour, doivent prouver qu’ils “méritent” leur place.
Une parole nécessaire, à tous les niveaux
Cette prise de parole prend d’autant plus de poids qu’elle intervient dans le cadre d’un programme consacré à la santé mentale, où les pressions sociales, les injustices vécues et les discriminations ont un impact direct. Le stress chronique engendré par ces micro-agressions peut avoir des conséquences réelles sur le bien-être psychique, un sujet encore trop peu exploré dans le débat public.
Un signal fort au-delà du témoignage
En osant briser le silence, Jimmy Mohamed utilise sa notoriété pour mettre en lumière une réalité trop souvent ignorée ou minimisée. Ce geste courageux démontre que la lutte contre les discriminations ne passe pas uniquement par les institutions, mais aussi par les voix individuelles, médiatisées ou anonymes, qui osent raconter.