À quelques mois des municipales parisiennes, chaque geste prend une dimension politique.

La tournée de Rachida Dati aux côtés des éboueurs de la capitale, largement relayée sur les réseaux, a déclenché une vague de réactions contrastées. Entre opération de communication assumée et accusations de démagogie, l’épisode révèle les tensions d’une campagne déjà électrique.
Candidate déclarée à la mairie de Paris, Rachida Dati a surpris en passant une matinée entière avec les éboueurs de la capitale, vêtue de la tenue jaune et verte des agents municipaux. Caméra à l’épaule, l’actuelle ministre de la Culture s’est affichée en train de ramasser des sacs, manipuler des bennes et saluer des habitants. Elle promet, dans une vidéo postée le 21 novembre, une ville « propre 7 jours sur 7, 24 heures sur 24 », affirmant que les Parisiens veulent désormais « des résultats ». Une mise en scène assumée, censée la rapprocher d’un métier souvent invisible et rude.

Une séquence qui amuse, irrite ou fait grincer des dents
Si certains élus de droite se sont amusés de la scène – Valérie Pécresse lançant un “Tous avec toi Rachida” sur X –, les critiques se sont vite multipliées. À gauche, l’initiative est jugée artificielle. Emmanuel Grégoire, candidat PS à la mairie, parle de « démagogie pure ». Le sénateur Rémi Féraud va plus loin en évoquant des “images factices” destinées à occulter les démêlés judiciaires de la ministre. Sur les réseaux, de nombreux internautes dénoncent un « coup de com’ » ou une démarche « ridicule », accablant la candidate qui, selon eux, feint de découvrir un métier dont elle soutient pourtant le report de l’âge de départ à la retraite.
Une opération d’image à double tranchant

La tournée avec les éboueurs n’aura donc laissé personne indifférent. Maxime Sauvage, adjoint PS du XXe arrondissement, ironise en comparant l’événement à un épisode de “Rendez-vous en terre inconnue”, se demandant comment Rachida Dati justifiera sa position sur le gel de rémunération des agents. Entre moqueries, reproches et quelques encouragements, la séquence illustre la difficulté pour les candidats d’apparaître proches du terrain sans tomber dans la caricature.










