Ce geste a surpris jusque dans les rangs de la droite traditionnelle. Quelques heures après son incarcération à la prison de la Santé, Nicolas Sarkozy aurait passé un appel téléphonique à Marine Le Pen.
Un échange bref, mais lourd de symboles, dans un moment où la politique française se trouve bouleversée par le sort judiciaire de l’ancien président. Selon plusieurs sources proches de l’entourage de l’ex-chef de l’État, Nicolas Sarkozy a tenu à remercier personnellement Marine Le Pen pour les mots qu’elle a publiés sur les réseaux sociaux à la suite de sa condamnation. La présidente du Rassemblement national avait exprimé sa « compassion » et dénoncé « une justice qui, sous couvert d’indépendance, semble parfois guidée par la vengeance ». Ces propos, salués par une partie de la droite, auraient touché l’ancien locataire de l’Élysée, qui a souhaité lui témoigner sa gratitude par un simple « merci ». Un geste rare entre deux figures politiques que tout, jusqu’ici, opposait.
Une condamnation historique
Nicolas Sarkozy, âgé de 70 ans, a été condamné à cinq ans de prison, dont deux ferme, avec mandat de dépôt à effet différé et exécution provisoire. Cette décision, liée à l’affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007, marque une première dans l’histoire de la Ve République : jamais un ancien président n’avait été incarcéré pour des faits d’une telle gravité. À la prison de la Santé, il bénéficie d’un régime d’isolement total, encadré par une équipe spécialement formée à la prise en charge de détenus médiatisés.
Une réaction politique en chaîne
L’appel entre les deux responsables politiques a relancé les spéculations sur un possible rapprochement entre la droite classique et le Rassemblement national, à un moment où le camp macroniste est fragilisé. Marine Le Pen a d’ailleurs tenu à rappeler qu’il ne s’agissait pas de politique, mais d’un « soutien humain face à une épreuve injuste ». De son côté, plusieurs élus des Républicains ont exprimé leur malaise, estimant que cette solidarité « trouble » brouille les frontières idéologiques.