Une vidéo trouble, un soupçon de gifle, un président en pleine tempête médiatique : Emmanuel Macron traverse une période où la politique, la communication et la vie privée s’entrechoquent avec fracas. Retour sur un emballement viral, ses conséquences, et la riposte présidentielle.
Le 25 mai 2025, une simple séquence filmée sur le tarmac d’un aéroport vietnamien a embrasé la toile. Le président Emmanuel Macron, fraîchement débarqué avec son épouse pour une visite officielle en Asie, salue les officiels lorsqu’une main surgit dans le champ. Le geste, furtif mais brutalement interprété, ressemble à une gifle donnée par Brigitte Macron à son mari. Les images font aussitôt le tour des réseaux sociaux, donnant naissance à ce que les internautes baptisent rapidement le « gifle-gate ».
Face à l’ampleur du phénomène, l’Élysée commet une première erreur de communication en tentant maladroitement d’évoquer un possible trucage par intelligence artificielle. Un contre-feu inefficace : le buzz est lancé. Le président devra lui-même monter au créneau, expliquant qu’il s’agissait simplement d’un échange vif, presque anodin, comme il peut en exister dans tous les couples. « Oui, il nous arrive de nous chamailler », a-t-il admis, en désamorçant avec un brin d’ironie la tempête numérique.
Un couple scruté depuis ses origines
L’histoire d’Emmanuel et Brigitte Macron intrigue depuis ses débuts. Leur rencontre, dans un lycée privé d’Amiens au milieu des années 90, n’avait rien de banal. Le jeune Emmanuel, adolescent passionné de théâtre, suit un atelier dirigé par Brigitte Trogneux, mère de sa camarade Tiphaine. Leur relation, marquée par 25 années d’écart, se développe dans la discrétion, puis dans la controverse.
Brigitte divorce en 2006, ils se marient en 2007 au Touquet. Unis contre vents et marées, ils traversent les campagnes, les critiques, la présidence. Mais derrière cette image d’unité, les caméras cherchent, traquent, interprètent. Et le moindre geste devient un symbole, voire un scandale.
Le président en croisade politique après la polémique
Quelques jours après l’affaire, Emmanuel Macron reprend la parole dans les colonnes du Parisien, cette fois sur un tout autre ton. Lassé du bruit autour de sa vie privée, il revient à son rôle d’homme d’État, déterminé à recentrer le débat sur les priorités nationales. « Nous sommes dans un moment extrêmement compliqué », assène-t-il, pointant du doigt les dangers d’un désengagement face à l’urgence climatique.
Le président dénonce une forme d’incohérence : « Les mêmes qui disaient que je ne faisais pas assez pour l’écologie sont ceux qui détricotent aujourd’hui les avancées dès que cela devient impopulaire. » Une manière pour lui de réaffirmer la ligne écologique de son quinquennat, en appelant à la cohérence et à la responsabilité collective, notamment au sein du Parlement.
Le « gifle-gate » n’aura finalement été qu’un épiphénomène dans un mandat de plus en plus difficile à piloter. Entre crises politiques, défiance populaire et urgence climatique, Emmanuel Macron reste un président en équilibre, tiraillé entre communication de crise et gouvernance d’anticipation.