La confrontation tendue entre Rachida Dati et Patrick Cohen sur le plateau de C à vous n’a pas seulement alimenté les débats politiques — elle a aussi inspiré les humoristes. Le ton glacial de l’échange a suscité une réponse créative, teintée d’ironie, de la part de Bertrand Chameroy, fidèle à son style piquant et décalé.
Invitée le mercredi 18 juin dans C à vous, Rachida Dati n’a pas esquivé la polémique née d’une enquête du Nouvel Obs, qui révélait qu’elle aurait touché 300 000 euros d’honoraires de GDF Suez entre 2010 et 2011, alors qu’elle était députée européenne. Interrogée frontalement par Patrick Cohen, la ministre de la Culture a vivement réagi, assurant que cette somme avait bien été déclarée, balayant toute accusation d’irrégularité.
Mais loin de se contenter de cette justification, l’ex-magistrate a contre-attaqué, accusant Patrick Cohen d’avoir lui-même été impliqué dans des comportements toxiques et du harcèlement à France Inter, en s’appuyant sur une enquête publiée par Mediapart. Une sortie inattendue, qui a fait basculer l’échange dans une joute verbale particulièrement tendue, laissant l’assistance bouche bée.
Une séquence qui fait le tour des réseaux
Le moment n’a pas tardé à faire le tour des médias et des réseaux sociaux, devenant viral en quelques heures. Cette passe d’armes a révélé autant la tension entre la presse et le pouvoir que la stratégie de défense offensive adoptée par Rachida Dati, consistant à retourner les projecteurs sur ses interlocuteurs plutôt que sur ses propres affaires.
Ce duel médiatique a aussi illustré les lignes de fracture au sein de l’espace public : journalistes et responsables politiques s’y affrontent à armes inégales, mais devant un public toujours plus friand de spectacle.
Bertrand Chameroy détourne l’affaire avec humour
Dans sa chronique du 19 juin, Bertrand Chameroy s’est emparé de l’affaire à sa manière, détournant subtilement la séquence du clash pour en faire un moment humoristique. Sans entrer dans les détails de l’échange entre Dati et Cohen, l’humoriste a utilisé une référence à Emmanuel Macron, qui déclarait dans une vidéo, un document à la main : « Le plus grand danger pour les dirigeants, pourrait être des ours. »
Dans une mise en scène mimée à la perfection, Chameroy s’adresse à sa collègue Émilie Tran Nguyen, veste de smoking sur le dos et document bleu à la main : « Le plus grand danger pour nos chroniqueurs, c’est la ministre de la Culture. » Une pique malicieuse, renforcée par une vidéo sur son téléphone montrant une Rachida Dati tout sourire, accompagnée du commentaire : « Elle vient de passer la grille. »
Un humour qui dédramatise sans détourner l’attention
Ce clin d’œil satirique n’est pas anodin. Il vise à désamorcer la tension ambiante tout en apportant un soutien implicite à Patrick Cohen, ciblé la veille par l’intervention musclée de la ministre. Par ce biais, Bertrand Chameroy rappelle que l’équipe de C à vous reste soudée, et que l’humour reste une arme de choix face aux dérapages ou aux règlements de comptes en direct.