Le paysage audiovisuel français a connu un véritable séisme avec la fermeture de C8 et NRJ12. Parmi les émissions touchées, certaines ont disparu du petit écran… mais pas toutes.
Le programme culte « Y’a que la vérité qui compte » renaîtra sur une autre chaîne, au terme d’un feuilleton rocambolesque entre contrats, revirements et fidélités télévisuelles.
Le 28 février 2025, l’Arcom a confirmé la fermeture définitive des chaînes C8 et NRJ12, malgré les recours engagés. Une décision radicale qui a mis fin à de nombreuses émissions emblématiques, dont Touche pas à mon poste, William à midi, Chez Jordan… et Y’a que la vérité qui compte.
Ce dernier programme, relancé en 2023 par Cyril Hanouna après plus de quinze ans d’absence, connaissait pourtant un vrai renouveau, tant en audiences qu’en popularité. Animé par le duo Pascal Bataille et Laurent Fontaine, ce revival faisait figure d’exception dans une grille affaiblie, ravivant la nostalgie d’une génération de téléspectateurs.
Un avenir sauvé… mais sur une autre chaîne
Face à l’arrêt brutal de la diffusion sur C8, l’émission ne disparaîtra pas pour autant. Elle poursuivra sa route à la rentrée sur W9, une chaîne du groupe M6. Ce transfert, qui s’inscrit dans une dynamique plus large de recomposition du paysage audiovisuel, implique aussi Cyril Hanouna, qui aurait accepté d’intégrer ce nouveau groupe.
Mais cette transition ne s’est pas faite sans tensions ni hésitations. Comme le rapporte Le Parisien, trois propositions concrètes ont été soumises à Pascal Bataille et Laurent Fontaine pour assurer la continuité de leur programme : migrer vers CStar, chaîne sœur de C8 ; accepter l’invitation de W9 ; ou rejoindre RMC Story, qui leur a proposé une offre très alléchante.
RMC Story : la tentation d’une liberté éditoriale
Dans un premier temps, Pascal Bataille a été séduit par l’offre de RMC Story, chaîne du canal 23. Il y voyait un potentiel d’audience à ne pas négliger, citant en exemple le succès du Bigdil, relancé avec succès sur cette même chaîne : « On a la preuve que le canal 23 peut faire de plus fortes audiences que des chaînes avec des numéros plus petits », a-t-il argumenté.
Pour lui, mieux vaut être « la tête d’affiche d’une petite chaîne » que « noyé dans une chaîne moyenne ». Un avis partagé en partie, mais avec réserve, par son acolyte Laurent Fontaine, plus prudent quant à la rupture que cela pourrait entraîner avec Cyril Hanouna, leur producteur historique via sa société H2O.
Un accord signé… puis annulé deux jours plus tard
Séduits par l’autonomie créative promise par RMC Story, les deux animateurs ont donné leur accord par mail le 9 mars, affirmant avec enthousiasme leur volonté de rejoindre la chaîne : « Cette nouvelle aventure nous remplit d’enthousiasme et d’énergie », écrivaient-ils dans un message adressé à la direction de RMC Story.
Mais le 11 mars, coup de théâtre : Pascal Bataille et Laurent Fontaine se rétractent, invoquant un « souci juridique » lié à une clause contractuelle qui les lie toujours à H2O. Ce retournement de situation, intervenu après deux jours de silence, a provoqué une vive frustration du côté de RMC Story.
Certains au sein de la chaîne estiment que cette clause aurait pu être levée, laissant entendre qu’il ne s’agissait que d’un prétexte pour revenir dans le giron de Hanouna. Cette volte-face a mis en lumière la complexité des loyautés dans le monde de la télévision, où les choix éditoriaux s’entremêlent avec les fidélités professionnelles… et contractuelles.
Une nouvelle ère sur W9, dans l’ombre d’Hanouna
Finalement, c’est sur W9 que le duo iconique relancera l’émission à la rentrée, retrouvant un cadre familier sous l’aile de Cyril Hanouna. Ce choix s’inscrit dans une stratégie de regroupement autour du producteur star, qui semble désormais vouloir imposer sa marque au sein du groupe M6, après la fermeture forcée de C8.
Pour Y’a que la vérité qui compte, cette transition marque une nouvelle page, entre continuité de ton et changement de maison. Le public retrouvera sans doute l’émotion, les révélations et les portes qui s’ouvrent… mais dans un décor inédit. Et dans les coulisses, une vérité s’impose : à la télévision, les clauses juridiques comptent parfois autant que les audiences.