Le chef étoilé Jean Imbert est à nouveau dans la tourmente. Douze ans après une première plainte finalement retirée, son ex-compagne Lila Salet, ancienne actrice aujourd’hui cheffe d’entreprise, a décidé de déposer une nouvelle plainte pour violences conjugales et séquestration.
Invitée sur RTL, elle a livré un témoignage glaçant, qui relance le débat autour des violences faites aux femmes et du rôle de la justice face au temps écoulé. Agée de 33 ans, Lila Salet raconte avoir vécu entre 2012 et 2013 une relation de sept mois marquée par les coups, l’isolement et un climat d’emprise psychologique. “J’ai l’impression de reprendre le fil de ma vie, laissé en 2013. La justice n’a pas pu être rendue, parce que Jean Imbert m’en a empêchée, usant de manipulation”, a-t-elle confié. Elle décrit des excès de jalousie, des gifles répétées, mais aussi un week-end à Florence au cours duquel elle aurait été frappée, arrosée de champagne et retenue de force plusieurs heures dans une chambre d’hôtel.
L’emprise et la spirale de la dépendance affective
Malgré les violences, la jeune femme avoue être revenue plusieurs fois vers lui, convaincue par des excuses mêlant déclarations d’amour et promesses de changement. “Il se confond en excuses, il vous dit que vous êtes la prunelle de ses yeux, qu’il veut des enfants avec vous, qu’il va se faire soigner”, a-t-elle relaté, expliquant le mécanisme de dépendance affective qui l’a maintenue sous emprise. Elle évoque également un isolement forcé : exclusion de son cercle d’amis, travail pour le chef, obligation de calquer ses journées sur les siennes.
La justice saisie malgré le temps écoulé
Déjà, en janvier 2013, Lila Salet avait porté plainte avant de se rétracter, expliquant vouloir préserver la carrière du cuisinier. Cette fois-ci, elle est déterminée : “Je ne pensais même pas que l’enquête serait ouverte. Je suis extrêmement surprise, mais dans le bon sens”, dit-elle, tout en pointant les limites de la prescription de six ans pour les violences conjugales. Pour les faits de séquestration, en revanche, le délai atteint vingt ans, ce qui pourrait permettre au parquet de Versailles — qui a ouvert une enquête — d’examiner certains éléments.
Des accusations qui résonnent avec d’autres témoignages
Ce nouveau témoignage s’inscrit dans une série de révélations visant Jean Imbert. En avril, quatre femmes avaient dénoncé anonymement des comportements violents et des pressions psychologiques. L’ancienne Miss France Alexandra Rosenfeld avait, elle aussi, pris la parole, affirmant avoir subi des violences, dont un nez fracturé. Lila Salet assure que sa démarche vise aussi à soutenir ces autres femmes qui disent avoir vécu des situations similaires.
La défense du chef cuisinier
Les avocates de Jean Imbert ont fermement démenti les accusations, visant en particulier celles formulées par Alexandra Rosenfeld. Dans un communiqué, elles affirment disposer de témoignages et de messages montrant qu’elle aurait exercé, elle aussi, des violences physiques et verbales à l’encontre du chef, celui-ci ayant agi selon elles en état de légitime défense. Jean Imbert, de son côté, dit “regretter profondément les conséquences” de ces épisodes.
Une affaire appelée à rebondir
Entre prescriptions juridiques, nouvelles plaintes et contre-accusations, l’affaire prend une dimension publique majeure, mettant en jeu non seulement la réputation d’un chef mondialement reconnu mais aussi la parole des femmes qui affirment avoir subi ses violences. Dans un contexte de libération de la parole, l’enquête ouverte par le parquet devra déterminer si les éléments recueillis permettent de qualifier pénalement les faits et, surtout, de rendre justice.