La Croisette s’est une nouvelle fois parée de lumière et de confidences à fleur de peau. Ce jeudi 15 mai 2025, à l’occasion du Festival de Cannes, Anouchka Delon était l’invitée de l’émission « C à vous », installée en direct du Vieux-Port.
Venue présenter son nouveau film, elle a aussi livré un rare témoignage personnel, empreint de sincérité, sur ses débuts d’actrice… et sur le secret qu’elle a longtemps gardé à son célèbre père.
Assise face à Anne-Élisabeth Lemoine et son équipe, Anouchka Delon a raconté avec pudeur ses premiers pas dans le théâtre. Des débuts qu’elle n’a pas partagés avec tout le monde. À l’adolescence, c’est auprès de sa mère, Rosalie van Breemen, qu’elle confie son envie de monter sur scène. Mais son père, Alain Delon, ignorait tout. La raison ? « Il était contre », explique-t-elle simplement.
« Il pensait qu’être acteur, c’est inné, qu’on ne l’apprend pas. » Pour celui que le cinéma a érigé en icône sans formation classique, l’école de la vie valait plus que tous les cours de théâtre. Mais Anouchka, elle, voulait suivre une autre voie, plus académique. « J’ai longtemps boudé l’envie d’être actrice », ajoute-t-elle, comme pour dire que la pression du nom Delon pouvait parfois freiner plus qu’encourager.
Un choix construit à l’écart des projecteurs
Refusant de céder à l’injonction paternelle, la jeune femme choisit d’abord la discrétion et l’indépendance. « Plus on me pousse, moins je fais les choses », résume-t-elle avec franchise. Elle poursuit donc son parcours scolaire, passe son bac, se forge une personnalité… puis revient vers la scène avec maturité. Une décision murement réfléchie, loin du coup de tête.
« Je voulais vraiment apprendre ce métier », confie-t-elle. Et c’est lors d’un projet scolaire – une adaptation du Songe d’une nuit d’été de Shakespeare – qu’elle comprend que cette passion ne la quittera plus. C’est à ce moment-là qu’elle demande à sa mère de l’inscrire à des cours. Mais le plus dur reste à venir : le dire à son père.
Deux années de silence… avant la révélation
Il faudra du temps avant qu’Anouchka Delon ne se sente prête à tout révéler. Deux ans de formation, d’expériences et de doutes avant de voir Alain Delon dans la salle, prêt à découvrir le fruit de son travail. Une épreuve chargée d’émotion, mais aussi une forme de reconnaissance différée, entre pudeur et admiration silencieuse.
Aujourd’hui, l’actrice est bien loin de ces années d’hésitation. Sa carrière est lancée, solide, assumée. Et alors qu’elle présente Hi How Are You ?, réalisé par Clemy Clarke, elle affiche une confiance nouvelle, celle d’une femme qui a trouvé sa place, sans renier son nom mais en traçant sa propre route.
Un hommage discret à un père disparu
Dans ce parcours qu’elle évoque avec douceur, l’ombre d’Alain Delon n’est jamais bien loin. Décédé en août 2024, le monstre sacré du cinéma français laisse derrière lui un héritage immense – et pour sa fille, un regard qu’elle espère fier. Aujourd’hui maman à son tour, elle mesure ce que signifie transmettre, protéger, guider… sans imposer.
« Je crois qu’il serait très fier », glisse-t-elle dans un souffle. Une phrase simple, mais lourde de sens, qui résonne comme un hommage pudique à ce père charismatique, parfois exigeant, qu’elle a longtemps voulu convaincre par la seule force de son travail.