Initialement attendue comme un moment fort dans le feuilleton familial autour d’Alain Delon, l’audience opposant ses enfants a été reportée à 2026.
Entre conflits d’intérêts présumés et tensions exacerbées, cette affaire illustre les fractures profondes d’une fratrie divisée par des enjeux affectifs et patrimoniaux.
Une audience repoussée à 2026
Ce mercredi 10 avril, les enfants d’Alain Delon devaient comparaître devant le tribunal correctionnel de Paris. Mais l’audience tant attendue n’aura finalement lieu que le 17 mars 2026, reportant ainsi d’importants débats judiciaires. À l’origine de cette procédure : une plainte déposée par Anouchka Delon contre ses deux frères, Anthony et Alain-Fabien, à la suite de la publication d’un enregistrement privé sur les réseaux sociaux. La fille cadette de l’acteur réclamait 120 000 euros de dommages pour atteinte à la vie privée.
Un conflit d’intérêts pointé du doigt
Selon les informations du magazine Closer, le report aurait été obtenu par les avocats d’Anouchka, qui ont soulevé un potentiel conflit d’intérêts. En ligne de mire : l’avocate d’Anthony Delon, Me Laurence Bedossa, qui fut également la représentante légale d’Alain Delon avant l’explosion des tensions familiales. Ce double rôle, considéré comme incompatible par la défense d’Anouchka, a motivé une demande de renvoi acceptée par la justice.
Des accusations explosives autour d’Anouchka
Les relations entre les parties se sont encore tendues lorsque Me Bedossa a publiquement mis en cause les intentions d’Anouchka, l’accusant de vouloir rapatrier son père en Suisse contre sa volonté. Elle avait notamment adressé un courrier au procureur de Montargis pour remettre en question les conditions d’une expertise médicale menée en tête-à-tête entre Alain Delon et sa fille à Douchy. Dans les médias, elle avait été encore plus directe : « Elle a peur qu’il perde son statut de résident fiscal et, dans ce cas, qu’elle perde aussi les avantages liés à la succession », avait-elle déclaré sur CNews.
Une procédure de plus en plus tendue
Me Frank Berton, représentant d’Anouchka, a saisi le Conseil de l’Ordre pour engager des poursuites disciplinaires contre Me Bedossa. Un acte qui illustre l’extrême tension qui règne autour de ce dossier familial devenu juridico-médiatique. Du côté des frères Delon, ce report a été accueilli avec amertume. Me Florence Watrin, avocate d’Alain-Fabien, a dénoncé une tentative de blocage : « C’est à l’image de cette procédure pitoyable. J’espère qu’il ne s’agit pas d’une manœuvre dilatoire », a-t-elle lancé.
L’enregistrement au cœur de la discorde
Tout est parti d’un enregistrement publié sur Instagram en janvier 2024 par Alain-Fabien. La vidéo captée au domicile de Douchy contenait une conversation privée entre Anouchka et leur père, dans laquelle la jeune femme disait : « On est en train de te prendre pour un débile […] et moi, une conne qui manipule son père ». Ce contenu, jugé compromettant, a immédiatement déclenché la colère d’Anouchka, qui a engagé une citation directe pour « utilisation, conservation ou divulgation d’un enregistrement obtenu par atteinte à l’intimité de la vie privée ».
Une succession gelée dans l’attente
En parallèle de la procédure judiciaire, le patrimoine d’Alain Delon est lui aussi plongé dans l’impasse. Le domaine de la Brûlerie, vaste propriété de 120 hectares située à Douchy, a été légué en indivision aux trois enfants. Mais faute d’accord et avec un héritage actuellement bloqué, l’entretien du domaine est devenu un casse-tête. Sans décisions juridiques claires à court terme, aucune opération ne peut être engagée sur les biens immobiliers de l’acteur.
Une fracture familiale qui s’enlise
À l’approche des 90 ans d’Alain Delon, cette affaire met en lumière la profonde division de sa descendance, entre rancunes personnelles et conflits d’intérêts patrimoniaux. Le report du procès prolonge l’instabilité d’une situation déjà explosive. En attendant mars 2026, les trois enfants devront composer avec un climat de défiance, des accusations croisées, et un avenir successoral plus incertain que jamais.